jeudi 30 juillet 2009

Marnwad Cynddylan


Le Marnwad Cynddylan ou Chant de la mort de Cynddylan est un chant gallois retrouvé dans un manuscrit du dix-septième siècle.
Mais il semblerait que ce poème date de la seconde moitié du VIIe siècle. Cynddylan vécut au milieu de ce siècle.
Il raconte la mort de Cynddylan, chef de guerre breton de la dynastie des Cynwydion, face aux Merciens. On y entend même parler d'Arthur, mort une siècle plus tôt...
Ces superbes chants gallois me fascinent...




















En voilà quelques passages :

Inflexible bataille des seigneurs menaçant,
Rhiau et Rhirid et Rhiosedd
et Rhigyfarch, le généreux chef, le conducteur de char.
Je devrait me lamenter jusqu'à ce que je repose dans mon cercueil de chêne
pour la mort de Cynddylan dans sa grandeur.
(...)
Grandeur dans la bataille ! Vin civilisé !
J'implore tristement, vieux et gavé d’hiraeth.
Lorsqu’il prit le bétail de Pennawg, j'ai perdu
un courageux, inflexible, impitoyable héros.
Il avait l'habitude de partir en campagne au-delà de Tern, la terre fière.
Je chanterais ma complainte jusqu'à ce que je sois dans la terre immobile
pour la mort de Cynddylan, le renommé de Caradog.

Grandeur dans la bataille ! Aussi bon soit le destin
que Cynddylan, le chef de guerre, eut
sept cent soldats choisis dans sa suite,
Quand le fils de Pyd demandait, il était prêt !
Il n'alla pas à son mariage, il ne fut pas marié.
O Dieu ! Quelle compagnie différente, quel sombre enterrement ?
Je chanterais ma complainte jusqu'à ce que je sois avec la multitude sous terre
pour la mort de Cynddylan, de majestueuse renommée.

Grandeur dans la bataille ! Je suis si bien habitué
à tous les meilleurs poissons et bêtes,
par la violence, j'ai perdu les meilleurs guerriers,
Rhiau et Rhirid et Rhiosedd
et Rhigyfarch, généreux lieutenant sur les frontières.
Ils avaient l'habitude de repousser les dépouilles des vallées de Taff.
Les captives se lamentaient ; boiteux, le bétail mugissait.
Je chanterais ma complainte jusqu'à ce que je sois en la plus réduite terre
pour la mort de Cynddylan, célèbré sur les frontières.

Grandeur dans la bataille ! Voyez-vous cela ?
Mon coeur brûle comme un feu.
J'ai apprécié la richesse de leurs hommes
et leurs femmes. Ils ne pouvaient pas m’en rendre autant.
J'avais l'habitude d'avoir des frères. C’était mieux lorsqu’ils furent
les jeunes garnements du grand Arthur, la puissante forteresse.
Devant Lichfield, ils se sont battus,
Il y eut du sang et un combat acharné sous les corbeaux.
Les boucliers de tilleul rompirent devant le fils du Cyndrwynyn.
Je chanterais ma complainte jusqu'à ce que je sois dans le pays où je reposerais
pour la mort de Cynddylan, célèbre parmi les chefs.

(...)

samedi 18 juillet 2009

Le chant de l'épée

Je n'avais encore jamais lu de Bernard Cornwell. Voilà c'est fait. Le seul problème, c'est que c'est le 3 ou 4e volume d'une série. Sinon, un livre superbe qui nous emmène dans l'Angleterre du IXe siècle, celle de Alfred le Grand et des royaumes Saxons luttant contre Danes et Norses.
Autant "Le Guerrier de Rome" relatait bien les combats et techniques de sièges au IIIe siècle (et avant), autant "Le chant de l'épée" nous dresse un superbe tableau du combat d'infanterie à cette époque, et notamment du célèbre mur de bouclier. Le ressenti d'un soldat au sein d'un mur de bouclier, l'efficacité de la formation, les techniques pour "casser" un mur de bouclier, l'utilité de la hache danoise...
J'ai beaucoup appris sur cette époque, les héros sont attachants, l'histoire passionnante... bref, il ne me reste qu'à me précipiter pour acheter les volumes précédents !

jeudi 16 juillet 2009

Nouveau blog !

Je me suis décidé à lancer un nouveau blog sur l'art de la guerre au XVIIe siècle (avec des incursions vers d'autres époques) : De Rohan* à Turenne.
http://rohanturenne.blogspot.com/

L'idée est d'explorer un peu plus cette époque, tout en livrant des informations ou des images que je n'ai pu inclure dans "Les Armées Françaises de la Guerre de 30 ans", mais aussi d'explorer d'autres nations et d'autres époques (Ah, la dernière campagne de Turenne !).
Exercice périlleux d'autant plus que j'essaye de le rendre accessible à nos amis Anglo-saxons... il est donc aussi rédigé en anglais !

* Pour ceux qui sont à la traîne, il s'agit du duc de Rohan... pas des Rohirrim !

mercredi 15 juillet 2009

Hussards ailés

"Tandis que les tartares, braves et adroits, montés sur des coursiers légers, sobres et rapides, ravageaient l'Asie, et répandaient la terreur au nord de l'Europe, d'autres cavaliers s'escrimaient avec la hache et la massue, et brisaient sur leurs poitrines des lances impuissantes. Ces cavaliers sont montés sur des chevaux énormes, et couverts comme eux de lames de fer ; ils semblent des forteresses ambulantes; ils font retentir sous leurs pas le sol des Gaules, de Germanie, de l'Italie, et les montagnes des Asturies. Leurs corps, serrés dans des boites lourdes et épaisses, se maintiennent en équilibre sur la selle ; les cuisses et les jambes sont pendantes, entraînées par le poids du fer ; le moindre choc peut les déplacer comme il arrive à tout autre corps en équilibre. Leurs armes offensives sont analogues à la résistance qu'elles ont à vaincre. Tels sont les cavaliers du moyen âge. Ils furent impuissants devant les arabes et les tartares ; ils le furent dans les plaines d'Antioche, en Palestine, en Egypte, à Nicopolis, et surtout en Hongrie. Quel misérable spectacle que celui de ces chevaliers couverts de fer, et cachés dans les défilés qu'on traverse pour arriver de la Bavière à Vienne, tremblants devant l'armée turque, qui étalée autour des murs de cette capitale, dans une vaste plaine, en poursuit paisiblement le siège ! C'en était fait de tous ces chevaliers ; leurs armures allaient devenir des trophées, et leurs cadavres, sans sépulture, la proie des animaux féroces, lorsque tout à coup quelques mille guerriers, couverts de vêtements de peau de bêtes fauves et de moutons, aux épaules brillantes d'ailes retentissantes, aux lances ornées d'une flamme d'étoffe éclatante, aux chevaux légers, rapides et vigoureux, sortent des forêts de la Bohème, traversent le Danube, et apparaissent au midi d'un beau jour, parmi ces chevaliers épouvantés que toute l'Europe chrétienne avait envoyés au secours de Vienne. Un coup d'œil suffit à Sobieski pour reconnaître l'armée turque, et se décider à l'attaque : en avant, s'écrie-t-il ; ces mots magiques retentissent au cœur des braves ; les polonais à l'instant se précipitent à sa suite. Dans une heure le camp des Turcs ne présente plus que des morts, des prisonniers et un immense butin ; l'Empereur d'Allemagne peut sortir de sa casemate ; son vêtement est d'or et son regard plein d'orgueil. Un jeune polonais descend de cheval pour s'agenouiller
devant lui : Point de bassesse, palatin, lui dit le héros ; puis traversant la foule des lourds guerriers qu’il a rassurés, il reprend la route de ses états, content de sa gloire, joyeux d'aller raconter à sa femme, née française, et dont le cœur est héroïque comme le sien, son combat et sa victoire ; victoire que l'ingratitude rendit plus tard si funeste il sa patrie. "
Le général Morand in "Avant-Postes de Cavalerie légère" - LRT Éditions

Quelques images de la plus magnifique cavalerie d'Europe au XVIIeme siècle...
Liens YouTube :
http://www.youtube.com/watch?v=dOlzBU89Mns
http://www.youtube.com/watch?v=RbM16IT8Mxw&feature=related
http://www.youtube.com/watch?v=L_7BuTepUaM&feature=related
http://www.youtube.com/watch?v=u_LtNzCv83Y&feature=related
http://www.youtube.com/watch?v=XAKzvY6HGZ4&feature=fvw

Roi soleil

Juste un petit post rapide pour vous présenter deux blogs, en anglais, mais très actifs, qui traitent de la fin du XVIIe siècle : Wars of Louis Quatorze et Anno Domini 1672.
Articles très sérieux sur cette époque fascinante, la fin du XVIIeme siècle, où se côtoient des généraux aussi fabuleux que Turenne (jusqu'en 1675... Ah sa dernière campagne d'hivers !), Condé et Luxembourg...
http://warsoflouisxiv.blogspot.com/
http://rampjaar.blogspot.com/

Bref, à consommer sans modération....

mercredi 1 juillet 2009

Partie AdG et VVn°87

Pour commencer, la couverture du nouveau Vae Victis. Avec un article de 9 pages de bibi sur les cataphractes. L'idée était de réaliser un article historique consistant sur cette troupes très appréciée (notamment par les joueurs d'AdG !) puis de regarder comment les différentes règles simulait ces troupes d'élite. Avec une revue des figuriness 15 et 28 mm plus un (petit) guide de peinture et une bibliographie, vous aurez là un produit "tout en un" !

Par contre, hier j'ai fait une partie de AdG antique avec Ludo sans... aucun cataphracte sur la table ! Et pas de photo non plus...
Ludo jouait ses Greco-Indiens qu'il maitrise maintenant parfaitement. Quand à moi, à la recherche d'une armée antique que je pourrais jouer régulièrement, j'ai opté pour une armée d'infanterie lourde (pour faire le pendant de mon armée médievale qui est en majorité cavalerie). J'ai donc joué Syracuse avec 10 hoplites (lanciers lourds), 12 LI arc, fronde ou javelot, 2 Thureoporoi (lancier moyen) et une réserve de 2 cavaleries lourde impact élite. J'ai préféré cette option à mes carthaginois.
Ludo, qui a pour la seconde fois de suite gagné l'initiative, m'a pourri le terrain. J'ai essayé à mon tour de me faire un couloir/boulevard de 50 cm de large. Sans succès. Il m'a déplacé une grosse broussaile en milieu de table, prolongée par une forêt et une autre broussaille... bref, la table était coupée en deux en son milieu avec un côté gauche très encombré.
Cette disposition ne l'avantageait ni lui ni moi mais il a réussi à m'enfumer lors du déploiement. Je déploie un corps complètement en embuscade, il déploie un corps moyen + éléphants au centre face à la broussaille. Il y a de plus à mon extrême gauche dans une montagne, une embuscade. Je pense qu'il a concentré, comme à son habitude, ses trois corps sur la moitié de la table, à priori du côté encombré (il ne craint pas la broussaille). Je déploie un corps de hoplites au centre droit, mais scindé en deux (il y a une forêt en face, au milieu de la table, en prolongement mais décalé de la brousaille). Cela ne fait que trois unités de hoplites pour couvrir toute la moitié droite, 2 autres au centre... Ludo déploie un gros corps (face à ma gauche) mais un peu éloigné de son embuscade. Je suis maintenant persuadé que l'espace restant entre sa phalange et l'embuscade sera utilisé pour son dernier corps. Je place comme prévu mon gros corps en face (centre gauche, appuyé sur mon corps moyen/léger embusqué à gauche). Erreur, c'est en face de mon aile droite, couverte par 3 hoplites qu'il place son dernier corps : 4 unités de cavalerie, un éléphant, des archers... Il m'a blousé !

Ludo a l'initiative, il essaye de sauter à la gorge de mon aile droite (ensuite, mes bagages seront à portée). Son corps du milieu (2 éléphants, lanciers moyens et formations mixtes) se lance en avant, en soutien. Sa phalange reste sagement au fond. Mais je vais réussir à parer la manoeuvre : je réalise un glissement de mes unités sur la droite : mon corps de droite se reconcentre à droite. Le corps du milieu lui envoie quelques unités en soutien (un hoplite et les 2 cavaliers d'élite) et le corps embusqué (2 lanciers moyens et 2 LI) fait un transfert de ma gauche vers le centre pour bloquer les éléphant de Ludo dans la broussaille. La majeure partie de mon corps lourd qui était au centre gauche, se retrouve à gauche maintenant et s'avance vers la phalange de Ludo. C'est compliqué et la lecture doit en être laborieuse mais voilà pour mes dispositions !
Dernière chose, chaque unité de lancier lourd a devant elle une unité de LI (arc, javelot ou fronde) pour chasser la cavalerie ou les éléphants...

Arrêtons le suspens : ma manoeuvre va réussir grâce à de bons dés. Même si je n'arrive pas à consolider assez rapidement mon aile droite et si 2 lanciers lourds vont avoir à soutenir une charge combinée d'éléphants, de cavaliers et de fantassins. Un hoplite va assez rapidement voler mais ça tient ! Ensuite, les secours vont arriver et, de bons dés aidant, les combats vont basculer en ma faveur. Au centre, lanciers moyens et éléphants greco-bactriens font exploser mon petit corps mais de nombreux LI de mon corps de gauche viennent contre attaquer les éléphants sur leur flanc. Ils vont ainsi réussir à "scotcher" ce corps jusqu'à la fin (2 héroiques archers crétois, crétois, mais "élite" tout de même !).
A gauche, ma phalange de hoplites va finir par charger sa phalange de piquiers qu'il ne peut mettre que sur un rang (j'ai quatre hopllites contre quatre piquiers plus une nuée de LI pour me soutenir). Il va donc souffrir sur ces combats là.
La partie va être très très serrée. Tout se joue en un dernier tour : Ludo joue, il doit me faire 3 pertes (j'ai une démo à 26), je dois ne lui en faire qu'une pour gagner (il a une démo à 21 après qu'un de ses LC soit sorti de la table). Sachant qu'à mon tour qui suivra, il me suffira de rabattre un hoplite sur le flanc d'un phalangite pour gagner (Ludo n'a pas réussi à le faire remonter en cohésion et il a déjà perdus 3 points de cohésion). Il a l'initiative mais, ce tour ci comme pour de nombreux autres, c'est moi qui ait la chance aux dés. La victoire me revient. Une petite contre performance aux dés en début de partie a été plus que largement contrebalancée par de superbes séries de 5 et de 6 dans les tours et les combats importants une fois les deux premiers tours passés.
Bref partie très disputée et passionante. Vivement la revanche !