"Tandis que les tartares, braves et adroits, montés sur des coursiers légers, sobres et rapides, ravageaient l'Asie, et répandaient la terreur au nord de l'Europe, d'autres cavaliers s'escrimaient avec la hache et la massue, et brisaient sur leurs poitrines des lances impuissantes. Ces cavaliers sont montés sur des chevaux énormes, et couverts comme eux de lames de fer ; ils semblent des forteresses ambulantes; ils font retentir sous leurs pas le sol des Gaules, de Germanie, de l'Italie, et les montagnes des Asturies. Leurs corps, serrés dans des boites lourdes et épaisses, se maintiennent en équilibre sur la selle ; les cuisses et les jambes sont pendantes, entraînées par le poids du fer ; le moindre choc peut les déplacer comme il arrive à tout autre corps en équilibre. Leurs armes offensives sont analogues à la résistance qu'elles ont à vaincre. Tels sont les cavaliers du moyen âge. Ils furent impuissants devant les arabes et les tartares ; ils le furent dans les plaines d'Antioche, en Palestine, en Egypte, à Nicopolis, et surtout en Hongrie. Quel misérable spectacle que celui de ces chevaliers couverts de fer, et cachés dans les défilés qu'on traverse pour arriver de la Bavière à Vienne, tremblants devant l'armée turque, qui étalée autour des murs de cette capitale, dans une vaste plaine, en poursuit paisiblement le siège ! C'en était fait de tous ces chevaliers ; leurs armures allaient devenir des trophées, et leurs cadavres, sans sépulture, la proie des animaux féroces, lorsque tout à coup quelques mille guerriers, couverts de vêtements de peau de bêtes fauves et de moutons, aux épaules brillantes d'ailes retentissantes, aux lances ornées d'une flamme d'étoffe éclatante, aux chevaux légers, rapides et vigoureux, sortent des forêts de la Bohème, traversent le Danube, et apparaissent au midi d'un beau jour, parmi ces chevaliers épouvantés que toute l'Europe chrétienne avait envoyés au secours de Vienne. Un coup d'œil suffit à Sobieski pour reconnaître l'armée turque, et se décider à l'attaque : en avant, s'écrie-t-il ; ces mots magiques retentissent au cœur des braves ; les polonais à l'instant se précipitent à sa suite. Dans une heure le camp des Turcs ne présente plus que des morts, des prisonniers et un immense butin ; l'Empereur d'Allemagne peut sortir de sa casemate ; son vêtement est d'or et son regard plein d'orgueil. Un jeune polonais descend de cheval pour s'agenouillerdevant lui : Point de bassesse, palatin, lui dit le héros ; puis traversant la foule des lourds guerriers qu’il a rassurés, il reprend la route de ses états, content de sa gloire, joyeux d'aller raconter à sa femme, née française, et dont le cœur est héroïque comme le sien, son combat et sa victoire ; victoire que l'ingratitude rendit plus tard si funeste il sa patrie. "
Le général Morand
in "Avant-Postes de Cavalerie légère" - LRT Éditions
Quelques images de la plus magnifique cavalerie d'Europe au XVIIeme siècle...
Liens YouTube :
http://www.youtube.com/watch?v=dOlzBU89Mns
http://www.youtube.com/watch?v=RbM16IT8Mxw&feature=related
http://www.youtube.com/watch?v=L_7BuTepUaM&feature=related
http://www.youtube.com/watch?v=u_LtNzCv83Y&feature=related
http://www.youtube.com/watch?v=XAKzvY6HGZ4&feature=fvw
Merci pour ces liens.
RépondreSupprimerPour moi, la plus belle cavalerie de tous les temps (peut être parce que je suis d'origine polonaise)
Boris
Tu as bien raison d'être fier d'eux, ils le méritent bien ! ils me fascinent tout autant...
RépondreSupprimertu voudrais nous faire une petite armée polonaise toi par hasard?
RépondreSupprimerEnrte autres oui, j'aimerai faire une armée polono-kislevite pour AdG Renaissance/Fantastique ;-)
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