mercredi 30 mars 2011

Le désert des Tartares

Hier soir, nouvelle partie de l'Art de la Guerre contre Canis & ses Byzantins Nicéphores. Face à eux, j'aligne mes Mongols que je souhaite affiner.
Malgré ma faible agressivité, j'attaque. Je n'ai donc pas le droit à la steppe et je choisis plaine. Canis souhaite un terrain dégagé (ça me va bien) mais aussi une protection pour ses flancs. Il ne parvient pas à placer un rivage mais peut placer un village sur un flanc et un terrain infranchissable de l'autre (étang), ainsi que le champ obligatoire de ce même côté (mais de mon côté). Je place une colline douce et un tout petit champ. Enfin, je parviens à faire pivoter son étang pour réduire son front et m'aménager un passage entre lui et le bord de table...
Nous déployons nos corps. L'aile droite de Canis, devant ses bagages, est constitué d'un petit corps de 2 cavaliers lourds impact arc élite plus 2 LC arc, son centre comprend 2 LC arc élite et 3 skoutatoï mixte (avec arc) et sa (grosse) aile gauche, de 3 varangues lance élite, de 6 cavaliers lourds impacts (3 de chaque côté des Varegues), les cavaliers étant masqués par les LI arc ou javelot.
Face à lui, je ne place rien sur mon aile gauche, mais deux LC arc élite de mon centre vont tenter de freiner son petit corps de cavalerie. le reste de mon centre est composé de 4 otages sacrifiables, 4 cavaliers lourds arc élite et 1 cavalier moyen arc élite. Mon aile droite se compose de 5 cavaliers moyens arc élite, de 4 LC arc et de 2 LI arc (embusqués dans les champs). Enfin, mon troisième corps (3 LC arc) est placé en marche de flanc (du côté de ses bagages).

Premier tour, Canis gagne l'initiative et essaye de me "sauter à la gorge". mais ces corps peu manoeuvrables (disposés chacun cavalerie-infanterie-cavalerie) se trainent... Je vais donc pouvoir, à mon tour, envoyer mes LC et mes otages en avant pour ralentir tout ça. Ma marche de flanc n'entrera pas dans les premiers tours et je tente une manœuvre inutile et sans aucun intérêt (sur le moment je voulais renforcer mon aile gauche qui se retrouve en position délicate), qui consiste à "roquer" ma cavalerie lourde avec ma cavalerie moyenne. La suite des évènements confirmera que cette manœuvre n'était pas utile et allait me mettre un sacré bordel dans mes lignes de commandement...
Ma stratégie est simple : ralentir l'ennemi en reculant, l'attirer dans mes lignes pour frapper le plus tard possible, c'est à dire lorsque ma marche de flanc sera entrée et lorsque la ligne ennemie aura au moins in flanc découvert (du côté de mes tirailleurs embusqués ou du côté des otages si ils résistent assez longtemps...).

Canis a compris que la montre joue pour moi. Mais les Dieux ne vont pas être de son côté... Ses deux LCs Pechenegs qui se ruent pour scotcher mes LC mongols se prennent tous les deux une perte de cohésion dès mon premier tir (LC arc élite). Il va donc être obligé par la suite, de les retirer du front et de faire faire le boulot par sa cavalerie d'élite... Un Pecheneg va rapidement repartir pour le purgatoire ...


Au centre, mes otages, après avoir bien progressé, font leur boulot. Les lanciers/archers byzantins ne peuvent les charger et ils les abreuvent donc d'une pluie de flèches. A ce rythme-là, il lui faudra bien 3 tours pour se débarrasser d'eux. Je ne peux plus guère les manœuvrer, leur général étant hors de portée après mon "roque" malheureux. La cavalerie moyenne mongole est venue se placer en protection de cet aile, flanc refusé (hors les otages pour lesquels nous n'avons pour l'instant reçu aucune plainte des associations humanitaires...).

Sur l'autre aile, j'avance trop ma ligne de cavalerie lourde... Du coup, je ne parviens pas à faire ce que j'avais prévu : je ne peux décaler ma ligne plus à droite pour faire face à son aile gauche de cavalerie. Je parviens par contre sans problème à placer les LC de l'autre corps face à ses Varegues...

Le cavalier moyen du corps lourd s'est pris un tir par les LI byzantins et décident de retraiter...
... ainsi que la Garde du Khan qui s'était trop avancée. Par ce repli qui suit mon avance idiote, je perds un tir. Mais il est trop tôt pour engager ma ligne !

Enfin, ma marche de flanc va finir par arriver pour piller ses bagages dès le tour suivant... C'est toujours ça de pris... Et cet évènement va me permettre de reprendre l'initiative...

Toujours sur cette aile, énervé par cette foule hurlante qui bloque son infanterie, Canis envoie une LH sur les otages affaiblis par les tirs. Mais il lui faudra à peine 2 tours pour détruire toute la ligne car cette superbe unité de turcs va gagner tous ces combats (suite à une erreur de ma part qui vaut pour les deux joueurs, on a jouer les poursuites pour chaque mêlée, alors que normalement seul le joueur en phase peut poursuivre.. Il aurait donc fallu, théoriquement, 3 tours de jeu pour détruire 3 unités, et non 3 phases de mêlée... mais ce fut sans conséquence sur la partie).
Derrière, sa cavalerie d'élite va réussir à détruire un LC mongols mais va devoir pivoter pour affronter ma ligne de cavalerie moyenne. Le surnombre est pour moi et je finirais par les détruire.

Sur l'aile droite, je vais parvenir à ralentir les Varegues qui ne combattront pas de la partie. Sa ligne étant maintenant assez avancée, la Garde du Khan affaiblit sa cavalerie lourde par les tirs puis encaisse la charge. je vais parvenir à le prendre de flanc par une unité de cavalerie en retraite et une unité de LI va amener un débord de l'autre côté (mais là, j'ai triché me semble t-il... à l'insu de mon plein gré bien sûr ! mes corps étant mélangés, il me semble après coup que j'ai bougé ce LI avec des PC d'un autre corps...). Enfin, je vais réussir à faire en sorte que les 3 autres cavaliers lourds byzantins engagent le reste de ma cavalerie moyenne (élite tout de même !) dans de bonnes conditions : une partie a été affaiblie par les tirs et j'ai un débord de l'autre côté... A mon extrême droite, je vais charger ses LI javelot avec un LC que j'avais laissé pour contourner l'étang mes celui-ci va aller retrouver ses aïeux dès le premier choc !

Et pour finir cette histoire, j'engage les combats dans une situation plutôt favorable, les dés ne vont pas m'être défavorables (ou plutôt Canis aura plusieurs dés défavorables en mêlée alors que de mon côté, mes petits dés ont plutôt été réalisés sur les tirs ou lorsqu'il ne pouvait en résulter des conséquences néfastes pour moi (gros surnombre). Enfin, la prise des bagages, la destruction du général de son petit corps de cavalerie et les pertes accumulés vont avoir raison de l'armée Byzantins.
Encore une fois, je me suis régalé dans la manœuvre même si je me suis, cette fois-ci un peu pris les pieds dans le tapis. Canis prend chaque jour un peu d'expérience et sera bientôt redoutable. Il a cette fois-ci, à mon sens, pêcher dans la façon de déployer ses corps (cavalerie - infanterie - cavalerie) qui s'est révélée un vrai gouffre à PC ! J'ai de mon côté fait de même puisque mon inversion de corps de cavalerie s'est avérée catastrophique en terme d'optimisation de PC (unités souvent hors de portée)...
Mais comme toujours à ce jeu, partie vraiment agréable, adversaire encore plus agréable (en dehors du fait qu'il m'ait laissé gagné... si ,si, Canis, je t'assure, le café est gratuit, tu ne me dois rien !) sur une excellente règle de jeu !

samedi 26 mars 2011

Les méfaits de Ti-Mur-ze-low


Yé-liu Song-kiu, fils de Yé-Liu King, le célèbre roi des Khitan Leao, admirait son père. Celui-ci venait d'infliger une cinglante défaite aux Chinois. Persuadé de posséder les mêmes dispositions militaires que ses aïeux, il décida de partir vers l'occident, à la tête de 5000 guerriers Khitans, dans l'espoir d'acquérir une réputation de vaillant général. Rien ne pu arrêter sa progression et il parvint donc, en cette année 980, aux frontières de l'Empire romain d'Orient... Byzance était en danger !

Et une petite partie supplémentaire, hier à la Ludothèque. J'y affrontais les superbes Byzantins d'El Francès. C'était sa première partie en budget 200 points. Vous trouverez son compte rendu (et une photo !) sur son blog, ici.
C'était donc la première partie de Philippe sur une grande table. Et malheureusement, il a oublié qu'il avait une petite armée (petit mais costaud !). Son armée Byzantine Nicéphore, en un corps de 2 cataphractes, 2 cavaliers lourds impact élite arc et 2 chevaliers normands, un corps d'infanterie lourde de 2 gardes Varegues, 2 skoutatoï lance/arc et un tirailleur, et un corps de deux cavaliers lourds impact, 2 cavaliers légers et un tirailleur, le tout démoralisant à... 17 éléments !
Cet "oubli" eu lieu lors de la phase fondamentale de mise en place du terrain. Non seulement il n'a pas essayé de poser un rivage, mais il n'a choisi que deux éléments dont une route (il était attaquant et avait choisi "Plaine"). De mon côté, je pris une colline douce et deux tous petits champs. Résultat : un beau champ de bataille complètement dégagé, avec, en plus, un bonus pour moi : une colline dans ma zone de déploiement...
Je déploie mes Khitans et Philippe ses Byzantins. Je suis tout de même impressionné : que du lourd et du costaud en face... Mais nos déploiements sont inversés : Sur mon aile gauche, je déploie 3 petits archers à cheval qui se retrouvent face à sa (première) force de frappe (cataphractes chevaliers et cavaliers couteau suisse). Sur mon aile gauche, je place 5 cavaliers lourds arc et 2 otages (levées sacrifiables) face à son petit corps (2 LC et 2 cavaliers lourds impact). Enfin, mon centre est constitué de ma cavalerie lourde Khitan (cavaliers lourds impact élite) que je place derrière la crête de la colline (ils passeront rapidement sur l'autre pente), le tout masqué par un rideau de 5 archers à cheval. Face à eux, l'infanterie lourde byzantine.

El Francès gagne l'initiative. Mais il avance lentement. C'est mon tour : je m'empresse de "scotcher" son gros corps monté avec mes 3 petits LC. Au centre, j'avance ma ligne de LC pour ralentir son infanterie, pendant que ma cavalerie d'élite reste tranquillement sur sa colline. Puis je prends les choses en main sur mon aile droite : 5 cavaliers lourds arc contre 2 LC et 2 cavaliers impact cela doit pouvoir passer. Et ça va bien se passer : Philippe recule devant moi ses LC et essaye d'envoyer ses cavaliers lourds en colonne ailleurs... Catastrophe pour lui : je charge ses LC et, pour une seconde fois (cela ne m'arrive que contre lui !), je fais 6 au dé de poursuite, ce qui me permet de prendre ses cavaliers lourds de flanc. Tout va aller maintenant très vite sur cette aile ce qui va me permettre de me rabattre sur son centre. Celui-ci progresse lentement, son général essayant au fur et à mesure de sa progression de rallier ses troupes qui perdent de la cohésion face aux tirs de mes archers à cheval. Ceux-ci essuient aussi des pertes et leur général est aussi très actif, en ralliant certains, en perdant d'autres. Mais mon objectif est atteint, son infanterie ne parviendra jamais au pied de la colline...
Enfin sur mon aile gauche, je scinde mon petit corps en deux : un archer à cheval parvient sans problème à contourner la cavalerie byzantine et va tranquillement aller piller le (superbe) camp ennemi. Pendant ce temps, les deux unités restantes vont parvenir à détacher les deux impétueux normands du groupe, les entrainant à l'autre bout de la table. Le reste de la cavalerie byzantine, cataphractes et cavaliers d'élite, parviendra tout de même à se joindre à l'infanterie, au pied de la colline, pour préparer une attaque coordonnée contre l'élite de la cavalerie Khitan... Mais il est trop tard : l'armée byzantine, ayant beaucoup souffert de mes tirs (plus le pillage du camp), démoralise avant cette attaque générale.

Rappelons-le, c'était une partie d'initiation et sans enjeu. J'ai donc regretté de ne pas avoir pu conseiller Philippe lors de la phase de pose du terrain : j'ai été surpris de son choix, mais ne connaissant pas sa composition, je ne m'attendais pas à le voir déployer une si petite armée sur un terrain aussi dégagé et donc, avec aucun de ses deux flancs suffisamment protégé. J'espère donc avant tout qu'il aura profité de cette partie pour bien intégrer son schéma de terrain, en vue des prochaines parties. L'objectif de telles parties, c'est justement de tenter des choses, de prendre des risques, puis de capitaliser rapidement sur les résultats de cette prise de risque ! Euh... ce n'est peut-être pas clair pour tout le monde (surtout Siaba ui n'écoute pas au fond de la classe, à côté du radiateur) mais je me comprends...
De mon côté, moi qui adore la manœuvre (j'avais pris un risque en ne jouant que de la cavalerie, à l'exception de 2 LI et 2 levées sacrifiables) je me suis régalé à faire virevolter mes cavaliers !

vendredi 25 mars 2011

Quelque part sur les rives de la Méditerranée...


Timurix, morne, restait pensif. Il ne pouvait rester sourd aux réquisitoires de ses chefs de tribus. Ce n’était pas la première fois que les Puniques de Siaba leur avaient vendu du vin frelaté. Cette fois-ci, plusieurs guerriers de Grosrix en étaient resté alités (voir ici le rapport de ces évènements). Et là, il ne pouvait que se rendre à l’évidence …
Ils étaient tous venus, entourés de leurs guerriers. Adomatos le taciturne, arrivé le matin même, à la tête de 43 braves. Parmi eux, le terrible Branco, un géant mesurant 6 pieds 3 pouces et qui maniait deux épées dont une, longue de près de 5 pieds, qu’il portait dans son dos… Et Acotios, qui était descendu des hautes terres, à la tête de 36 fiers montagnards, le regard sombre se faisant jour à travers les longues tresses de leurs chevelures. Et Drago qui avait pu réunir une quarantaine de ses jeunes exhibant leurs tatouages sur leurs torses dénudés, ce qui ne laissait pas indifférentes les jeunes femmes de la région… Et Camelos, à la tête de trois douzaines de redoutables vétérans dont l’équipement, tout particulièrement les casques et les quelques chemises de mailles, faisait l’admiration des plus jeunes. Il pouvait aussi compter sur les tribus des plaines, celles de Vandelos, de Belbos et de Boduoc dont les quelques guerriers montés lui assuraient une fière cavalerie… D’ici demain, avec toutes les tribus qui devaient les rejoindre dans la nuit, il aura réuni quelques milliers d’hommes. Cela devrait suffire... espérons-le !
Timurix leva le bras pour calmer l’assistance. Il reprit son souffle puis lança de sa voix caverneuse : “qu’il en soit ainsi !”.

Timurix avait formé 3 corps homogènes pour pouvoir espérer manœuvrer ses guerriers indisciplinés... Sur son aile gauche, la cavalerie, élite de l'armée. Au centre, son infanterie en ordre serré avec, y compris deux unités de terribles Soldurii, le tout en 7 unités, suivies par 2 hordes de femmes et anciens décidés à motiver de leurs gourdins les plus timorés de leurs guerriers... Cette infanterie était protégée par une ligne de tirailleurs, formée de jeunes adolescents qui voulaient acquérir gloire et réputation. Enfin, son aile droite était composée des hommes des hautes terres, habitués aux terrains accidentés, 6 unités combattants en ordre lâche.
Face à sa cavalerie, la terrible Charrerie punique, élite parmi les élites ! 4 unités flanquées de quelques cavaliers lybiens et numides. Le centre de Siaba était formé de sa phalange expérimentée, les deux unités de phalange sacrée au centre. Son centre était bien sûr protégé par ses incontournables tirailleurs baléares et lybiens. Enfin, son aile gauche était composée d'un ramassis de mercenaires : peltastes grecs, scutarii ibères et mercenaires celtes, formant 6 unités plus ou moins indisciplinées.

Les deux armées étaient relativement équilibrées. Sur le papier, les Chars puniques avaient l'avantage sur les cavaliers gaulois alors qu'au centre, le nombre et l'impétuosité celte devrait faire la différence. Les stratégies des deux adversaires s'avérèrent équivalentes, et relativement basiques : le fort devait progresser le plus rapidement possible vers le faible, de façon à obtenir la décision en ce point, pendant que le faible devait tenter de tenir le plus longtemps possible face au fort !
A ce jeu-là, c'est la charrerie punique qui parvint le plus rapidement sur ses vis-à-vis. Mais la cavalerie celte était aussi formée d'unités d'élite qui soutinrent le choc. Sur l'autre aile, les montagnards arrivèrent rapidement au contact des mercenaires puniques.
Au centre, la progression des Gaulois fut plus lente et les combats s'engagèrent entre les deux lignes de tirailleurs.

L'aile gauche punique céda rapidement face aux terribles montagnards, bien assistés de Belenos. Pendant ce temps, l'aile droite de Siaba parvenait enfin à venir à bout de la cavalerie celte. La décision allait donc se jouer au centre... Timurix mit fin au combat de tirailleurs qui s'éternisait et lâcha sa ligne d'infanterie sur la phalange punique, Soldurii contre phalange sacrée, guerriers gaulois contre lanciers lybiens.
Belenos et Taranis était décidément aux côtés de Timurix. La charge gauloise fut terrible, les Soldurii enfonçant la phalange sacrée, alors qu'à droite, quelques montagnards venus en soutien, réduisaient une partie des lybiens au silence.
La victoire revint à Timurix mais il en paya le prix fort... Une héroïque unité de mercenaires celtes au service de Carthage (que ces renégats aillent brûler dans les forges de Taranis !), étant parvenu à détruite son adversaire immédiat des hautes terres, parvint à prendre de dos une seconde unité et à la détruire. Les vainqueurs terminèrent la bataille à un petit poil de la démoralisation totale ! Heureusement, femmes et enfants surent maintenir le moral vacillant de leurs époux et de leurs fils...

jeudi 24 mars 2011

29 avril 1091, Combat d'arrière-garde


Le 28 avril 1091 sera à marquer d'une pierre. Au pied du Lebounion, avec nos alliés Byzantins, nous avons écrasé ces stupides Pechenegs et pris leurs terres, leurs tentes, leurs femmes et leurs enfants... Mais nous ne sommes pas de jeunes écervelés... qui se fierait à un Byzantin ? La grande armée coumane s'est donc évanouie, la nuit venue. Mais moi, Qara-lengt, lame noire, avec mes guerriers Kipchaks et les Alains de Saran, nous avons décidé d'amasser un peu plus de butin. Nous avons suivis nos anciens alliés et, bien nous en a pris ! Nous avons vite repéré leur arrière-garde, menée par le terrible Canis Latrans. Celui-ci, méfiant, installa son camp, bien protégé par le fleuve Maritza à sa droite, et un petit lac profond à sa gauche qui encadraient une colline contre laquelle il adossa son infanterie. Il ne put déployer sa terrible cavalerie, tout de fer revêtue, dans cet espace confiné. Elle fut donc alignée, en deux corps, de l'autre côté du petit lac.

Mes invincibles guerriers Coumans et, ci-dessous, nos alliés Alains.
Je l'avoue, je ne m'attendais pas à faire face à une armée coupée en deux... À ma droite, l'infanterie protégeant le camp de Canis, entre le fleuve et le petit lac, et à ma gauche, ses deux corps de cavalerie lourde. Mais le déploiement que j'avais prévu s'avéra pertinent : un petit corps d'archers à cheval avait mission, sur ma gauche, d'harceler l'infanterie ennemie. J'avais placé les Alains de Saran au centre, cavaliers impétueux masqués par une ligne d'archers à cheval. Moi-même et ma cavalerie noble, flanqués de quelques archers à cheval et une unité de tirailleurs à pied, avions pris place à droite, à cheval entre la plaine et un champ verdoyant.
Lorsque les Kavallaroï et les Klibanoroï de Canis apparurent face à nous, ne le cachons pas, un frisson parcourut notre échine. J'avais l'initiative mais Saran, impressionné par ce mur de fer, refusa de bouger ! J'envoyais vite mon aile gauche ralentir l'infanterie ennemie pendant que je progressais lentement, avec mon corps, en essayant de convaincre Saran de me suivre.
Canis voulut profiter de cet hésitation dans nos lignes, il avança ses deux corps de cavalerie, protégés par un rideau de javeliniers et d'archers à cheval Pechenegues.
J'essayais une fois de plus convaincre Saran de me soutenir, mais il resta sourd à mes promesses et à mes menaces. Il me fallait pourtant essayer de garder l'initiative. Je tentais donc une petite manœuvre de débordement, sur le flanc gauche ennemi. Puis je plaçais mes cavaliers d'élite, lourdement protégés alignés à la lisière du champ, occupés par une petite unité d'archers à pied et quelques archers à cheval.
Dans le même temps, Canis dût ralentir son avance pour réorganiser sa ligne. Un front compact de 3 unités de Klibanophoroï, cataphractes lourdement protégés, et 6 unités de Kavallaroï, dont 3 d'élites me faisaient maintenant face. Et je n'avais à lui opposer que 4 régiments de cavaliers d'élite et 2 régiments de cavaliers peu protégés.
Heureusement, c'est à ce moment même que Saran prit son parti. Sensible à mes récriminations, il se décida à donner l'ordre à sa ligne de s'avancer. Cinq unités de cavaliers lourds, impatients d'en découdre, s'ébranlèrent, protégés par un rideau d'archers à cheval. Et c'est à Saran que revint le privilège d'encaisser la charge des terribles cataphractes byzantins !
La bataille fut longue et très disputée. Les tirs affutés de mes archers affaiblirent bien la ligne ennemie mais Canis, infatigable, courrait à droite et à gauche pour rallier ses troupes. Heureusement, j'avais le nombre pour moi. Sur l'autre aile, l'infanterie ennemie, pourtant nombreuse (2 régiments de Varegues et 3 régiments de Skoutatoï), ne voulut prendre le risque de démasquer son camp, face à mes 4 unités d'archers à cheval. Ce surnombre que je parvins donc à dégager, sur l'aile droite, me permis de remporter une victoire, pourtant chèrement acquise.

mardi 22 mars 2011

Coumans, Bulgares, Russes 15mm

Côté peinture, encore un peu de 15mm. Il s'agit de Russes de la gamme Alexandre Nevski de Mirliton. Pour moi, ce seront des Coumans ou des Bulgares. D'ailleurs, certaines de ces figurines sont clairement des représentations de Nobles de ces peuplades... Côté compatibilité, ils sont grands par rapport à mes Touller, ou aux Ghulams de Khurassans miniatures, mais compatibles avec les cavaliers Essex. Et ils sont superbes !
Leur baptême du feu, c'est pour ce soir... Car je vais aligner des Coumans face aux Byzantins de Laurent.



samedi 19 mars 2011

Quelques Mongols & Timourides de plus

Les Tigres de Rabastens se mettent de plus en plus à AdG. Du coup "grosse" semaine ! Mardi partie contre Laurent/Canis, jeudi contre Sébatstien/Siaba (si, même lui se met au 15 mm !) et vendredi contre Fabien/El Presidente...
Je sortirais donc du Khitan contre les Byzantins de Laurent (ou si j'ai le temps de faire des plaquettes qui me manquent, des Coumans, qui seront plus historiques), mes Gaulois contre les Carthaginois de Siaba et je ne sais pas encore quoi contre le Président.
En attendant, je me suis donc remis à peindre un peu de 15mm... j'ai terminé le soclage de mes yourtes mongoles, fait un second éléphant timouride et, enfin, terminé mes otages pour mes Mongols, Timourides et Khitans... Le tout (sauf les Yourtes Baueda) en Touller bien sûr...

Je vais maintenant attaquer quelques cavaliers Ghulams et Russes/Alains, pour varier mes armées à peu de frais puis les Afghans qui me manquent pour les Timourides...

vendredi 18 mars 2011

Quelques coups de cuillère à Pau


Grâce à Jeff-Attila (qui terminera 4e du tournoi avec ses Carthaginois), voici quelques photos de Pau :

Commandant Keller et ses Coréens 3 royaumes. Inquiet ou confiant ? les pertes semblent s'accumuler de son côté mais il est difficile de voir celles de son adversaire... La table dégagée semble laisser libre cours à quelques manœuvres.

El Francès et ses Byzantins Nicéphore qui se gratte la tête... pendant que son adversaire compte ses pertes. Sa chevalerie semble souffrir...

Timur, votre serviteur, qui semble un peu crispé, face au vainqueur du tournoi avec ses Chinois Yuan. Bataille frontale sans aucune finesse, qui finira par un match nul sanglant...

Merci, Jeff, pour ce reportage photo !

jeudi 17 mars 2011

Un peu de Pau

Ce Week-end il y avait le tournoi Art de la Guerre au château de Pau, en format 100 points. J'ai choisi d'y participer avec une armée "moyenne". En l'occurence, pour tester un format un peu différent de mes Tamouls, j'ai aligné des Siamois (ou Thaïs).
La composition était basique : 2 éléphants, 6 bandes guerrières (5 fantassins moyens impétueux, support plus une sans la capacité support), un archer (médiocre), une unité de la garde (fantassins moyens impact support élite), 2 tirailleurs (LI arc et LI arme à feu) et une levée sacrifiable médiocre. Soit 12 socles plus un qui ne compte pas dans la démoralisation.

Cette composition, plutôt nombreuse (13 unités à aligner) m'amène à une première réflexion : le format était en 100 points soit une table de 60x60 cm. Avec 3 UD de zone de flanc de chaque côté, ce format permet d'aligner 9 unités de front (plus du LI ou LC sur les flancs). Le problème, c'est qu'il n'y a pas de place pour la manoeuvre et toutes mes parties se sont limitées à une avance directe avec choc frontal. L'intérêt est des plus limités et il faudrait mieux, pour ce type de tournoi, opter pour une surface de 80x60 cm, comme le suggère la règle : "Il est aussi possible de joueur sur une table un peu plus large (5 UD de plus par exemple) pour permettre un peu plus de manœuvre." Cela me parait carrément indispensable !

Pourquoi une armée Siamoise ? Tout simplement parce que j'aime jouer ds armées mobiles. Cela signifie principalement des armées de cavalerie ou d'infanterie moyenne. Et pour changer, je voulais faire un tournoi avec une armée moyenne. Mais pour éviter de se battre pour la dernière place, parce que jouer de l'infanterie moyenne est une gageure, sauf si on a la chance - probabilité infime - de parvenir à pourrir le terrain, il faut pouvoir parer aux menaces les plus dangereuses. Et pour l'infanterie moyenne, le principal danger vient des chevaliers et cavaliers, surtout si ils ont l'impact. Pour ce deux parades : j'ai choisi les siamois pour leur capacité "support", que n'ont pas les Tamouls, utile contre les montés, et surtout parce qu'ils ont le droit à quelques éléphants (jusqu'à 3 en budget 200 points ce qui fait 2 en format 100 points).
La stratégie est ensuite simple : pourrir le terrain (avec du terrain accidenté), élaborer une ligne de bataille en intercalant infanterie et éléphants, en terrain découvert (pour infliger la peur à toute une ligne de montés), et infanterie seule en terrain accidenté. Tout ce qui est lancier et archers devrait voler face à mes impétueux, et tout ce qui est monté devrait y réfléchir à deux fois avant d'engager mes éléphants, protégés des tirs par les tirailleurs. La chance ou malchance aux dés fera le reste...

- Première partie, je tombe sur du Français médiéval ou croisés (il s'agit de Thierry me semble t-il). Et je gagne l'avantage psychologique ! Il déploie, après moi, une première ligne de lanciers médiocres et d'arbalétriers médiocres en planquant ses chevaliers et cavaliers lourds derrière ! Ensuite, tout va aller très vite. Ma ligne fonce tout droit ; mon adversaire essaye d'entrouvrir sa ligne pour laisser passer ses chevaliers alors qu'il croit mes éléphants engagés mais l'effet destructeur de la charge percutante (toute ma ligne, guerriers impétueux et éléphants en bénéficie face à son infanterie), libère rapidement mes babars et fantassins. Sa ligne d'infanterie explose très vite. Victoire pour moi.
- Seconde partie : je suis opposé à Michel et ses Chinois Yuan, futur vainqueur du tournois. Nous connaissons réciproquement nos armées parce que nous nous sommes échauffés ensemble la veille, partie terminée sur une victoire pour moi. Là ce sera plus difficile : il parvient à placer une grosse plantation au centre où il place ses troupes les moins résistantes (archers et infanterie moyenne), les protégeant ainsi de mes éléphants. Et il place sa cavalerie face à un terrain accidenté où se trouve mon second bloc d'infanterie. Bref, j'ai du mal à engager au mieux mes éléphants. Un des deux parviendra en fin de partie à engager sa cavalerie lourde mais ce sera trop tard... double K.O 13 pertes pour 12 de démo pour moi et 12 pertes pour 11 de démo pour lui... match nul.
- Troisième partie : après avoir affronté deux Pallois, me voici enfin face à un de mes "associés" des Tigres de Rabastens, Philippe dit El-Francès. Sans conteste la partie la plus agréable pour deux raisons (en dehors de mes affinités avec le général ennemi...) : une armée superbement peinte et une composition intelligente. Il va juste lui manquer un peu d'expérience (et de pratique de son armée). Il s'agit en effet de Byzantins Nicéphore Khurassan miniatures. La composition est la suivante : 2 lanciers mixtes, 1 garde varangue, 3 cavalerie impact arc (dont une élite me semble t-il, 2 cavaliers légers, 2 LI arc et 2 LI javelot (de mémoire). El-Francès va, heureusement pour moi, faire 3 erreurs. La première est dans la composition "globale" de la liste: je ne parle pas des choix de troupes mais du terrain. Avec une telle composition, qui entraîne un déploiement sur deux lignes, il aurait fallu, à mon humble avis, essayer de réduire le terrain et de placer du terrain difficile (il a du léger et du lourd, j'ai du moyen). Une côte maritime ou une rivière ou un village sur un flanc m'auraient obligé de réduire mon front au niveau du sien, et des terrains difficiles lui auraient permis de placer ses javeliniers pour bloquer cette zone. Ma seconde chance vient d'une erreur de déploiement (le stress ?) : il se déploie avec pertinence sur 2 lignes : tirailleurs en première ligne infanterie lourde et cavalerie en seconde ligne. Parade efficace contre mes éléphants mais, parce qu'il y a un "mais", il fait une erreur dans le déploiement de sa ligne de tirailleurs : il place ses LH devant ses lanciers mixtes et les LI devant les Varegues et les cavaliers. Or, il aurait fallu placer ses LH devant ses cavaliers (les LC pouvant interpénétrer les montés mais pas l'infanterie) et éviter de masquer ses tireurs. Enfin, il fera lors de la partie une troisième erreur : voulant dégager sa cavalerie de devant mes éléphants, il la fait partir en colonne entre sa ligne de tirailleurs et son infanterie lourde. Pas de chance pour lui, je vais réussir un jet de dé (que je ne réussis en général jamais) : ayant décidé de charger sa ligne de tirailleurs, je réussis un 6 à mon jet de poursuite... c'est la catastrophe pour lui. Une partie de ma ligne prend sa colonne de flanc et les tirailleurs ne parviennent pas à traverser la masse constituée de sa cavalerie en colonne et de son infanterie, elle doit dégager vers l'aile que sa cavalerie a laissé vacante. Sa cavalerie lourde s'en tirera plutôt bien (une unité sur 3 sera engagée) mais c'est le bordel dans ses lignes et j'ai l'initiative. Mes bandes guerrières vont détruire ou poursuivre hors de table tous ses LI et ses LH ne pouvant refluer à travers son infanterie lourde va devoir encaisser ma ligne après avoir été affaiblis par mes tirs. En conclusion, sa ligne de tirailleurs qui aurait dû pouvoir se replier saine et sauve derrière ses unités lourdes va être entièrement détruite ce qui me donne la victoire. J'espère que Philippe va continuer à jouer cette armée, fort de l'expérience de ce tournoi, parce que lui et son armée ont du potentiel !
- Dernière partie : je suis 3 ou 4e et je me bat donc pour la 3e ou 2nd place. Jusqu'à maintenant, je n'ai pas eu à me plaindre des dés. Quelques parties (la première notamment) avec de belles séries mais globalement j'ai le droit à une bonne répartition. Ce tour-ci, je suis de nouveau opposé à un pallois : Fred et ses Chams. Intéressant ! Il a l'avantage côté éléphants (2 éléphants supérieurs alors que les miens ne le sont pas et 1 éléphant avec artillerie) mais j'ai l'avantage côté infanterie (Fantassins Impétueux vs lanciers moyens). Il a en plus de tout ça, de la cavalerie médiocre. La partie va encore se résumer à un choc frontal. Mais je vais me retrouver avec un léger avantage par rapport à lui : mes éléphants sont protégés par un rideau de LI, ce qu'il n'a pas lui. Cela va me permettre de détruire son éléphant avec artillerie. Ensuite, mes impétueux vont enfoncer ses lanciers et mon infanterie va tenir le temps nécessaires face à ses éléphants indiens. Et la partie se terminera par une victoire.

Je termine donc ce tournoi à la seconde place, à la différence de pertes. Michel termine à 344 points et moi à 332.
Belle organisation, site superbe (malgré le manque de lumière), accueil exceptionnel, des retrouvailles agréables, bref, que du bonheur ! Avec mes félicitations à l'organisation...

mardi 15 mars 2011

14 mars 1411 : Timur le lent sauve la Transoxiane


Ce 18 Dhou Al-Qi'da de l'année 813 de l'Hegire (lundi 14 mars 1411), Timur le lent, fils du grand Timur-i-lenk rassemble en catastrophe les débris de son armée pour faire face à une invasion japonaise... La Transoxiane et le Khorassan sont encore une fois menacés ! Et Timur le lent n'avait plus le droit à l'erreur... Pour une fois, il allait devoir agir rapidement !
Une semaine plus tôt, son armée avait été détruite alors qu'il tentait de défendre l'empire de son père contre une invasion du terrible condottiere bourguignon, Canis Latrans. La Transoxiane et le Khorassan formaient un morceau de choix pour tous ces peuples aussi éloignés qu'étranges.
Mais sa bonne étoile lui permit de présenter la bataille sur le terrain qu'il avait choisi...

Nous avons tenté, sur cette illustration, une reconstitution du déploiement de l'armée de Timur. Son aile droite est composée de 2 unités de valeureux archers timourides, 2 unités d'alliés afghans et 2 éléphants protégés par quelques tirailleurs.

Son centre est composé de ses solides régiments Djagataï et Khorassaniens.

Son aile gauche, point faible du dispositif, est composée de quelques levées d'archers perses, en embuscade dans une plantation, de quelques archers à cheval turcomans, de quelques hordes d'otages destinées à boucher le trou et de 2 troupeaux de bœufs, pour l'instant embusqués derrière une crête, mais qui seront enflammés pour les affoler au moment le plus propice...

L'armée de Ludo Ashikaga débouche en ce matin de l'an 813 de l'Hegire sur le champ de bataille. Son aile droite, faisant face au point faible de Timur, est composée de quelques cavaliers qui vont rapidement s'élancer en avant pour découvrir si la plantation est occupée, et de quelques unités de suivants armées de yaris, prudemment laissées en retrait. Son centre et son aile gauche sont formées de ses troupes de chocs, Samouraïs montés ou démontés, certains, parmi ces derniers, armés d'arcs. Nous n'avons malheureusement retrouvé, lors de nos recherches, aucune représentation de cette superbe armée.
Ludo Ashikaga va donc prendre l'initiative, axant son offensive sur l'aile droite timouride, malgré l'aspect terrible de ses éléphants. Son centre appuie son offensive. L'armée Samouraï arrive rapidement à portée alors que Timur décide de camper sur ses positions. Puis quelques tirs bien ajustés des japonais sur les tirailleurs protégeant les éléphants décident Timur à avancer légèrement son dispositif pour abreuver l'ennemi d'une pluie de flèches. Les Tarkhans turcs mènent leurs régiments de cavaliers d'élite à portée d'arc alors que l'aile droite fait de même. Sur l'aile gauche, les samouraïs montés ont débusqué les archers perses qui peuvent alors déclencher un tir nourri. Les turcomans se sont avancés pour harceler le centre ennemi, suivis lentement par les hordes réticentes d'otages...
Le centre et la gauche des Ashikagas se sont maintenant suffisamment avancées: Timur met le feu à ses boeufs qui s'élancent vers le centre ennemi, composé de Samouraïs lourdement armés. Une manœuvre désespérée des Samouraïs, rendue possible par la réticence des otages à s'avancer pour combattre, leur permet de détruire un des deux troupeaux, pourtant protégé des tirs par les archers à cheval turcomans. Seul un troupeau parviendra au contact, semant le trouble dans la ligne ennemie. Une unité est sérieusement ébranlée et perd une bonne partie de sa cohésion mais la ligne japonaise, quoiqu'en désordre, parviendra à détruire le troupeau. Cette action a permis à Timur de gagner un léger répit : le centre-droit ennemi est maintenant désorganisé et il lui faudra toute l'attention de ses généraux avant de pouvoir reprendre l'offensive !
Pendant ce temps, archers perses et timourides, ainsi que les cavaliers d'élites continuent leurs tirs destructeurs sur le centre-droit japonais. Les lignes ennemies vacillent, les seigneurs samouraïs tentant vainement de garder de la cohésion dans leur ligne. Ludo a trop temporisé espérant rallier ses troupes. Timur va maintenant reprendre l'initiative...
L'héritier du grand Tamerlan avait auparavant envoyé deux régiments de cavalerie à l'extrême droite de sa ligne d'infanterie et Ludo avait répondu de la même façon, envoyant deux unités de samouraïs montés parer à la menace. Les deux lignes se faisaient face mais les Timourides avaient l'avantage du nombre de tireurs. Profitant de l'inaction japonaise, il engage une manœuvre difficile : il avance toute sa ligne et parvient à dégager un éléphant sur son extrême droite, face à la cavalerie samouraï. Alors que l'éléphant parvient à résister aux tirs ennemis, les Samouraïs se lancent à l'assaut de la ligne d'infanterie timouride. Mais celle-ci va résister : archers et lanciers afghans vont héroïquement soutenir l'assaut des Samouraïs armés de terribles sabres qu'ils tiennent à deux mains, pendant que l'éléphant qui restait au milieu de la ligne de bataille va faire un trou dans la piétaille ennemie... Puis l'extrême droite timouride, éléphant et cavaliers réunis, va enfoncer la cavalerie japonaise.
Le centre ennemi avait fait l'erreur d'attendre, sous les tirs terribles des archers d'élites sur leurs montures toutes caparaçonnées. Il devenait maintenant urgent de soutenir son aile gauche qui résistait mais qui avait échoué dans ses objectifs. L'offensive générale japonaise qui suivra sera trop tardive... Face à ces cavaliers d'élite en formation irréprochable, l'attaque de guerriers Samouraïs fatigués, ayant perdu de leur cohésion, échouera. Et les Samouraïs repartiront, démoralisés, vers leur île. De terribles nouvelles vont alors leur parvenir, un Tsunami sans précédent ayant ravagé leur pays. Mais la Transoxiane et le Khorassan seront, cette fois-ci, sauvés.

C'est ma seconde partie avec mon armée timouride, qui n'est pas encore terminée : les lanciers afghans sont en fait des birmans et mes otages ne sont pas les réelles figurines, représentant de vrais otages, qu'il me reste aussi à peindre. Mais ça va viendre ! Les premiers tests contre Canis Latrans n'avaient pas été concluants, même si, contrairement à cette seconde partie, le terrain m'avait été totalement défavorable (et Canis avait su brillamment en tirer parti !). La difficulté qu'il me faut régler, dans la composition, c'est la difficulté de bien utiliser les gadgets de cette armée.
Pour les otages réticents (levées médiocres sacrifiables), c'est maintenant bon. Je les utilise aussi bien pour les Mongols que pour les Timourides et c'est un investissement vraiment rentable. Pour un 1 point de budget et ne comptant pas dans la demo, cette unité, même si elle est médiocre, a point de protection et 3 points de cohésion. C'est un rapport qualité-budget exceptionnel qui permet de "scotcher" assez longtemps un corps ennemi, le temps de manœuvrer. Je l'utilise donc comme un bouclier, qui a pour mission de me donner le temps d'agir ailleurs.
Par contre, les troupeaux affolés (assimilés à des chars à faux sacrifiables) sont beaucoup plus délicats à utiliser. Pour 3 points (donc 6 points les deux), ils ont 0 de protection et 1 point de cohésion. Il faut donc absolument les protéger des tirs pour qu'ils puissent parvenir au contact de l'ennemi. Sur les deux parties, un seul est parvenu à chaque fois au contact. Et avec une chance sur deux qu'ils réussissent leur attaque, ce n'est pas suffisant. Cette fois-ci, je les ai donc protégés par un rideau de 2 cavaliers légers turcomans qui pourront, au moment de la charge, se laisser traverser par les troupeaux (qui sont considérés comme montés). Mais les turcomans sont obligatoirement élite, pour cette liste d'armée, ce qui est cher payé pour un rideau protecteur. En contrepartie, ces archers à cheval sont efficaces et permettent d'affaiblir l'ennemi, juste avant le choc des troupeaux affolés.. un plus réel ! Ces unités restent néanmoins très difficiles à bien jouer. Par contre, avantage notable, dès qu'elles sont dévoilées, elles font apparaître des sueurs froides sur le front de votre adversaire et mobilise une bonne partie de ses neurones jusqu'à ce qu'il les ait détruites !

Bref, une armée réellement fun à jouer, et dont les gadgets sont un plus qui, en plus d'ennuyer l'adversaire, vous permettent d'utiliser à plein les autres unités timourides, dont l'élite, les cavaliers lourds arc élites qui restent des troupes très résistantes (qui craignent essentiellement les archers longs en masse, ou des unités de chevaliers bien manœuvrées).

Je n'ai pas encore parlé du tournoi de Pau, ce sera pour le prochain post !

Pour terminer, je profite de ce compte rendu pour vous faire partager ma peine provoquée par les évènements terribles qui se sont abattus sur l'admirable nation japonaise. Toutes mes pensées accompagnent les familles touchées par cette catastrophe.

jeudi 10 mars 2011

A travers la boue et le sang


Hier, première partie de Through the Mud & the Blood chez Siaba. Nous avons décidé de jouer le scénario 1 : une attaque d'une petite tranchée allemande par les Anglais... Mais comme nous n'avons pas eu le temps de terminer la peinture des figurines, ce sont les Allemands qui ont attaqué une tranchée anglaise, et les trous d'obus ont été remplacé par des arbres verdoyants. Bref, tout compte fait, nous avons annulé l'ordre de préparation d'artillerie...

Les Germains de la 18e Armee partent donc joyeusement à l'attaque en ce beau mois de mars 1918. Un peu bruyants, et peut-être trop sûrs d'eux, la majorité de leurs escouades sont détectées par les officiers du 16th Manchesters de la 5th Army.

Fébriles, les Manchesters font leur feu alors que la Vickers marque un couloir de feu (sustaine fire - tout teuton qui entre dans ce couloir se prend un tir... 6 dés à 4+ tout de même !).

Les pertes et points de choc s'accumulent sur les unités allemandes qui essayent désespérément de sortir de ce couloir de feu... Mais sur l'autre aile, ils mettent en batterie leur granatenwerfer qui ouvre le feu sur la Vickers.
Tea time : le système d'activation est agréable, par carte, le tour de jeu s'arrêtant dès que la carte du "time for a snifter" apparaît. Du coup, je suis puni pour avoir tiré plusieurs fois cette carte très tôt, et c'est dorénavant Siaba qui tire les cartes...
C'est mieux, nous parvenons tous les deux à activer nos unités maintenant que Siaba a pris les choses en main (es Allemands on 4 unités dont une avec un granatenwerfer plus un peloton HQ et les Anglais on deux unités de fusiliers plus une HMG).

Enfin, mais un peu trop tôt (la HMG n'est toujours pas réduite au silence), l'escouade de Bombers Allemands part à l'assaut. Comme on le voit sur cette photo d'époque, ils sont insouciants, la fleur au fusil (Siaba a profité d'une carte assaut sans trop réfléchir et utilise les 2 actions de l'escouade pour les faire avancer... Il n'a pas pensé à leur donner un ordre de take cover, et surtout, il a oublié que, du fait que ceux-ci se rapprochent à moins de 12" de la Vickers, celle-ci peut automatiquement abandonner son ordre de feu soutenu et se ré-orienter vers eux pour les prendre pour cible...). La carte time for a snifter étant tirée juste après cet assaut, et avant que les deux unités du 16th Manchester aient été activées, l'escouade d'assaut se prend un feu à courte portée : 12 dés de la HMG et 8 dés de l'escouade de fusiliers (eh oui, 2 actions chacune) le tout en étant à découvert...

C'est bien sûr un massacre, et les germains ayant accumulés plus de points de shocks que le nombre de survivants dans l'unité, s'en retournent (tout aussi décontractés qu'ils étaient venus si on en croit cette photo d'époque en couleur...).
Le granatenwerfer allemand parviendra à venir à bout de la HMG (trop tard) mais tous les points de shock accumulés sur ses unités ne leur permettront pas de revenir à l'assaut. Les Tommies ont eu chaud ! et contrairement à la réalité, les Germains ne parviendront pas à prendre Manchester Hill ce jour là !

En conclusion, Through the Mud & Blood est un excellent jeu ! Il faut avoir fait quelques parties pour exploiter ses possibilités mais c'est un système qui à priori permet de bien simuler ces assauts, et demande de la réflexion pour atteindre des objectifs comme prendre une tranchée ennemie... Le rôle de l'attaquant doit de ce point de vue être plus intéressant que celui du défenseur (en tous cas pour le scénario 1).
Par contre, la rédaction laisse à désirer, et beaucoup de points d'ombres persistent. Par exemple, un groupe peut faire un take cover, ce qui lui permet de bénéficier d'un couvert lorsqu'on lui tire dessus (malus de -1 au tireur). Mais rien n'est dit sur Take cover ! On imagine qu'il s'agit d'une escouade qui se jette à terre mais des questions sont en suspend : une escouade dans une tranchée peut-elle utiliser un take cover ? A priori oui, elle se cache bien plutôt qu'effectuer une action de tir par exemple... Si elle veut continuer à se protéger aux tours suivants, doit-elle utiliser une action à chaque activation pour se mettre à couvert ? La réponse est logiquement oui à toute ces questions mais... c'est aussi le rôle d'une règle de l'expliquer clairement !
Ainsi, comme le psilète, cf son compte rendu ici, nous nous sommes posé plusieurs questions sur des points simples, uniquement parce que le rédacteur n'a pas cru bon d'écrire une ou deux lignes de plus sur le sujet... Nous nous sommes ainsi posé la même question sur l'ordre d'activation des unités qui n'ont pas encore été activées lorsque la carte de fin de tour est tirée (time for a snifter) point d'autant plus important qu'à deux reprises, cette carte a été tirée en premier ou en second... Sans avoir regardé les commentaires et réponses à cette question, nous avons instinctivement apporté la même réponse.
Ceci étant dit, la règle est simple, les règles à savoir sont peu nombreuses et logiques, ce qui permet sans trop de soucis de répondre à ces zones d'ombres. Ce qui est d'autant plus dommage, quelques lignes de plus auront suffit ! Mais elle est vraiment mal foutue et pour comprendre l'esprit de l'auteur, il faut relire plusieurs fois les quelques paragraphes qui expliquent le moteur de jeu...

En conclusion, l'investissement étant réalisé (temps pour comprendre), c'est un excellent jeu - qui va nous faire mettre The Great War au placard - et il me tarde de refaire une partie pour commencer à réellement exploiter ses possibilités.
Cela nous a donné plein de nouvelles idées avec Siaba. 1914 bien sûr mais plus particulièrement le front Est (ce qui me permettrait de faire les superbes Autrichiens de Brigade Models)...

Pour terminer, je ne m'attarderais pas sur mes deux dernières parties d'AdG (Tamouls vs Palmyre avec Ludo et Timourides vs Bourguignons avec Laurent) vu que je me suis pris deux roustes de suite... Mais parties intéressantes, notamment la seconde, au regard de mon objectif qui était de bâtir une composition avec cette liste que j'ai du mal à appréhender, mais que je veux vraiment jouer. J'ai déjà une idée plus claire pour mes Timourides, sur ce que je dois faire...