mercredi 27 mai 2009

Petit historique du Khwarezm

Les khwarezmiens sont considérés comme des turcs. En effet, dès le IXe siècle, le Khwarezm est une région charnière entre les mondes musulmans et turcs et au XIIIe siècle. Selon Jean-Paul Roux, à cette époque, la turquisation de cette région est totale, même si la langue officielle reste le persan.

(Cavalier Khwarezmien par Angus McBride)

De 1127 à 1156, le châh du Kharezm, Atsîz, était un turc qui était vassal du Seldjouqide Sandjar (1096-1156). Il se révolta en 1098 contre Sandjar mais fut battu à Hézârap. En 1141, les Qara-Khitaï envahissent la Transoxiane et infligent une sévère défaite à Sandjar (le 9 septembre, non loin de Samarcande). Sandjar se réfugie alors au Khorassan. Le châh du Khwarezm, Atsîz, à qui Sandjar avait pardonné, en profite pour se révolter une nouvelle fois. De 1143 à 1147, Sandjar défait Atsîz à plusieurs reprises et en profite pour réoccuper le Khwarezm. Mais Sandjar finira par tomber sous une révolte des turcs Ghuzz (ou Oghouz) qui l’emprisonnent de 1153 à 1156. Il mourra l’année de sa libération, en 1156. Les Châh du Khwarezm qui se succédèrent tentèrent alors tant bien que mal de maintenir ces peuplades turques turbulentes qu’étaient les Oghouz. En 1172, le châh du Khwarezm Arslan meurt en laissant ses deux fils, Takach et Sultan-châh se disputer le royaume. Takach est porté sur le trône en décembre 1172 avec l’aide des voisins Qara-Khitaï. Mais Takach voulant faire cesser le versement de tributs à ses protecteurs voit ses encombrants protecteurs prendre le parti de Sultan-châh. Celui-ci, à la tête d’une armée Khitan, conquiert une partie du Khorassan (1181) où il règne jusqu’en 1193, sans pouvoir reprendre le trône du Khwarezm. A la mort de Sultan châh (1193), Takach réunit le Khwarezm et le Khorassan sous sa couronne. Takach engage alors la conquête de l’Iraq, où il défait le dernier sultan seldjouqides, Toghroul II, le 19 mars 1194. A l’aube du XIIIe siècle, l’empire Khwarezmien comprend alors le Khwarezm (sud de la mer d’Aral), le Khorassan et la Perse. Le fils de Takach, Alâ ed-Dîn Mohammed lui succède alors en 1200 et engage la conquête de l’Afghanistan des Ghourides. Mais le souverain Ghouride, Chihâb ad-Dîn Mohammed de Ghor (1163-1206), infligea une défaite au châh en 1204. Ce dernier appelle les Qara-Khitaï à son secours. Le châh du Khwarezm, renforcé par une armée Khitaï commandée par Tâyankou-Tarâz et par un contingent du prince Qarakhanide Othmân, inflige alors une défaite à Mohammed de Ghôr à Hézârasp en 1204. Les Qara-Khitaï qui poursuivent le Ghouride écrasent son armée une seconde fois à Balkh (automne 1204). En 1206, à la mort de Mohammed de Ghôr, le châh du Khwarezm s’empare alors de Hérât et du Ghôr puis achève, en 1215, la conquête de l’Afghanistan. Auparavant, en 1207, avec l’aide du Qarakhanide Othmân ibn Ibrâhim (1200-1212), Mohammed de Khwarezm se libère du joug Qara-Khitaî et finit par leur infliger une défaite en 1210. Le Qarakhanide Othmân, qui avait ainsi remplacé un suzerain par un autre, se révolte en 1212 contre le châh du Khwarezm. Celui-ci prend alors Samarcande, la pille et fait exécuter Othmân, signant ainsi la fin de la dynastie Qarakhanide. En 1217, tous les gouverneurs turcs de Perse, les atabegs, font allégeance à Mohammed de Khwarezm. A la veille de l’invasion mongole, l’empire Khwarezmien est alors à son apogée, s’étendant du Khwarezm, au nord, à la Perse et l’Afghanistan, au sud, et du Pamir, à l’est, à l’Azerbaîjan et l’Irak, à l’ouest.
C’est donc le Chah Mohammed de Khwarezm (1200-1220) qui eut à subir le coup terrible qu’allait lui porter Gengis Khan. Le Châh prit de mauvaises décisions : il dispersa ses forces, pourtant en quantité impressionante, dans ses différentes villes laissant le champ libre aux vingt-mille cavaliers de Djebe et Sûbôtei. L’historien arabe Mohammed En-Nesawi dans son Histoire du sultan Djelal ed-din Monakobirti, prince du Khwarezm, nous dit ainsi « Une autre mesure funeste fut celle que prit le sultan de disséminer ses troupes dans les villes de la Transoxiane et du Turkestan. Ainsi, il laissa Inâl-Khân à Otrâr avec vingt mille hommes, Qotlogh-Khân avec un groupe dc dix mille cavaliers à Chehrkent, l'émir Ikhtiyàr ed-Din Kechki, grand écuyer, et Aghil Hadjeb, surnommé Aïnandj-Khân, avec trente mille hommes à Boukhàra, Thoghân-Khân, son oncle maternel, et les émirs du Ghour, entre autres Djermîkh, Harour, Ibn Izz ed-Din Ket, Hosâm ed-Dîn Mas'oud et d'autres avec quarante mille hommes à Samarqand ; Fakhr ed-Dîn Habech, connu sous le nom de 'Inân En-Nesawi, avec l'armée du Sedjestân à Termidz ; Belkhamour-Khân à Ouakch ; Abou Mohammed, l'oncle maternel de son père, à Balkh ; Asrek Bahlawân à Khenderoudz ; 'Aldjek Malek à Djaïlân ; EI-Barthâsi à Qondouz et Aslabeh-Khân à Ouledj. C'est-à-dire qu'il ne laissa aucune des places de la Transoxiane sans la faire occuper par une portion de l'armée active. Ce fut là une véritable faute, car, s'il avait offert le combat aux Tatars avant d'avoir ainsi disséminé ses forces, le sultan les eût aisément anéantis et en eût délivré la terre. »
Les deux généraux mongols allaient ainsi traverser le Khwarezm et parcourir 20,000 kilomètres, jusqu’au coeur de la Russie, réalisant une chevauchée qui restera gravée dans les annales. Pendant ce temps, Muhammad Chah, en fuite, allait mourir sur une petite île de la mer Caspienne…
C’est alors qu’apparut Djelal al-Din, fils de Muhammad qui, ayant appris la mort de son père, revenait d’Inde. Djelal le-Dîn mena une guerre de harcellement contre les mongols, ce qui lui attira les foudres de Gengis Khan. Le Khorassan, la Bactriane et l’Afghanistan expièrent pour cette résistance. Djelal al-Dîn remporta encore une victoire sur un corps mongol à Parwan, en octobre 1221, mais il préféra reculer devant l’offensive menée par Gengis Khan. Djelal al-Dîn fut alors battu sur les rives de l’Indus le 24 novembre 1221.

mardi 26 mai 2009

Ce sera Khwarezmien...

... malgré un nom imprononçable !
Mais pourquoi Khwarezmien ?
Après réflexion... j'ai envie de jouer, à Lyon, une armée avec laquelle j'ai plaisir à jouer. Ce sera donc une armée de cavaliers. Parce que j'aime la manoeuvre et parce que j'admire ces civilisations. Et aussi parce que la gamme Mongole/Timouride de Alain Touller est, à mon sens, et même si elle n'est plus toute jeune, la plus belle gamme que l'on peut trouver sur le marché ! Problème : les armées que j'aime jouer, comme les Timourides, Mongols, Turcs Seldjouqides (...) se trouvent dans la poule médiévale. Et cette poule contient bien sûr tout ce sur quoi il ne me faut pas tomber... des chevaliers, des archers / arbalétriers, de l'artillerie voire des Chariots de Guerre ! Bref, il faut être maso pour jouer ce type d'armée, aussi manoeuvrable soit-elle...
Un cavalier lourd arc, même élite, ne tient pas face à un chevalier. Et les archers / arbalétriers, qui couvrent, grâce à leur mouvement de 3 UD, 7 UD soit 28 cm de table infligent des pertes terribles à ce type de cavalerie...
Le chevalier peut-être géré par les éléphants, donc en jouant Timouride, Ghaznevide, Qara-Khitan, Khwarezmien voire Sultanat de Delhi pour ceux qui veulent une armée un peu plus variée. Mais reste le problème des tireurs. Seules trois armées permettent de gérer ce second problème : les Mongols, les Ilkhanides et les Khwarezmiens (sans compter les Ghaznevides qui ont accès à de l'infanterie lourde mixte). Pourquoi ? parce que ce sont les seules armées des steppes qui démontent. Et c'est là où le Khwarezmien fait la différence, malgré sa moins bonne inititative qui n'est "que" de +4 :
1- Il a accès à 1 éléphant,
2- Les cavaliers moyens démontent en archer. Mais les cavaliers lourds démontent en fantassin lourd avec arc. et en élite si ils sont élite. Excusez du peu. Du fantassin lourd (soit 2 de protection, 4 de cohésion et +1 contre piétons et montés qui, en plus, tirent à l'arc... )quoi de mieux pour aller "taper" de l'archer ?
Or, si le Mongol et l'Ilkhanide n'ont le droit qu'à un maximum de 4 cavaliers lourds arc élite, les Khwarezmiens ont 4-10 cavaliers lourd arc, avec option de passer tout ou partie en élite... le tout pouvant démonter.
Bref, je ne dis pas que cela fait une "combo de tueur" comme disent les spécialistes... ce n'est pas mon but et je ne suis pas assez bon joueur pour ça... mais cette possibilité va me permettre de jouer une armée avec laquelle j'ai plaisir à jouer !
Mais qui sont les Khwarezmiens ? Il s'agit d'un petit royaume qui devint grand à la veille de l'invasion mongole... Djelal ed-Dîn est le leader charismatique de cette époque, un des rares généraux à avoir résisté victorieusement aux mongols. L’élite Khwarezmienne est musulmane mais de souche turque. Ses armées sont donc essentiellement composés de Mamelouks et de cavaliers turcmènes provenant des tribus Qangli et Qipchaq. Bref, de quoi me permettre de sortir mes Touller ! De plus, jusqu'en 1212, des alliés ou mercenaires Qara-Khitaï étaient utilisés, ce qui va me permettre d'y intégrer mes deux socles de Khitan, (Mongols Touller transformés que j'adore sortir !). Mes cavaliers lourds Khwarezmiens seront donc des mongols Touller dont certains sont transformés (remplacement de la tête par un casque fermé, de type Kipchaq, piqué à des perses sassanides)...




























J'y ajoute 2 socles de Khitan pour le fun, et un éléphant timouride (qui a certes 200 ans de plus...mais la gamme Touller même allègrement le début du XIIeme et la fin du XIVeme).














Et j'utilise des cavaliers démontés avec un rang de fantassins lourds (chinois Chariot ou timourides Touller) pour obtenir des fantassins lourds arc... et voilà le travail !














Suite au prochain numéro... vous aurez le droit à un petit article "historique"... En attendant un test de l'armée (mardi prochain).

lundi 11 mai 2009

La question du jour...

En juin, je vais faire le tournoi "L'Art de la guerre" de Lyon. Il y a longtemps que je n'ai plus fait de tournoi (depuis l'époque de DBM...) et ça me motive !
Je vais concourir en poule médiévale mais je n'ai pas encore choisi l'armée avec laquelle je vais jouer.

Je me tâte entre les 3 armées médievales que je possède : l'armée de nomades Mongols/Timourides, mes Chinois/Coréens (Chinois Song/Yuan/Ming ou Coréens Koryo) et cette dernière armée que je ne vous avais pas encore présenté : les Tamouls...


Les cavaliers sont des birmans Chariot, les archers sont principalement de l'indien Touller (gamme Timouride) avec un peu de birmans Chariot, les bandes guerrières sont du Touller avec quelques Essex et Outpost, les éléphants sont du Outpost (leurs éléphants sont très réussis, le reste est plus que moyen...) plus quelques vieux Minifigs, les chariots sont du bricolage (chariots assyriens avec équipage birman "Chariot miniatures").


Mon choix de références birmanes peut paraître bizarre mais il s'explique par la compatibilité en taille avec mon cœur d'armée, à base de deux références Touller (archer et épéiste) ! dommage qu'il n'ait fait que deux références indiennes parce qu'elles sont très réussies. Elles sont bien sûr plus adaptées pour faire du Tamoul "médiéval" (puisque la liste d'armée va de 175 avant JC à 1370 après JC... pratique !).








Ce "coeur d'armée" permet par ailleurs de faire beaucoup d'autres choses... des Indiens Hindous, du sultanat de Delhi, des Ghaznevides ou, pourquoi pas, des Malais ou des Thaï/siamois !
D'ailleurs, j'hésite entre Tamouls et Siamois pour ce tournoi...
La peinture des purs Tamouls n'est pas évidente... ils ont la peau très foncée mais elle n'est pas noire. De toute façon, cette armée n'est pas très bien peinte... elle a été réalisée à la va vite sur une durée de 8 ans...

mercredi 6 mai 2009

Quand Yue Fei se prend une branlée...

Yue Fei, grand général au service des empereurs Song, n'avait encore jamais vu d'éléphants... et ce soir là, il y en avait à foison dans l'armée Birmane du grand général Ludo le vic qu'il rencontra...








Non seulement Yue Fei ne connaissait pas l'armée Birmane mais en plus... il connaissait mal ses propres troupes. C'est la première fois qu'il prenait la tête de telles troupes : un corps de hallebardiers médiocres flanqué de 4 tirailleurs avec arc, un corps de arbalétriers médiocres soutenus pas deux trébuchets et un corps de hallebardiers... médiocres mais... soutenus par deux unités de la garde (hallebardiers impact) et deux chariots de guerre. Les trois généraux étaient intégrés, chacun dans une unité de cavalerie...

Peu confiant en ses troupes, Yue Fei prévoit de retrancher son corps d'arbalétriers derrière des fortifications au pied d'une colline sur laquelle se dresseront les deux trébuchets... cela tombe bien, il obtient l'inititative eet choisit 3 collines qui tombent toutes les 3... de son côté !
Ludo le vic, méfiant (il a certes une pelletée d'éléphants mais elle n'est soutenue que par de l'infanterie moyenne) tente de pourrir le terrain à coup de terrains accidentés.

Le dispositif chinois ets bourrin. Aile droite : hallebardiers sur colline, flanqués de chariots. Centre : arbalétriers planqués derrière fortifications soutenus par trebuchets.
Mais grosse erreur... aile gauche appuyée dans le vide, occupée par le corps d'hallebardiers médiocres. Asa gauche, une plantation dans laquelle se terrent 4 malheureux archers légers...



Première erreur dans la constitution des corps : les chariots auraient dû être répartis dans les deux corps d'ailes...
Seconde erreur : la disposition des corps ; le corps le plus costaud (garde plus chariots) aurait dû être placé à gauche pour éviter un débordement... d'autant plus que Ludo est un fin limier...
Ou (deuxième erreur bis) : n'ayant pas disposé ce corps à gauche, les fortifications auraient dû être disposées en biais, parallèlement à la colline, de façon à être flanquées par le bord de table... Mais là, ça aurait fait "bunker" !
Pour mieux comprendre ces dispositions, voir les photos ci-jointes.
Mon plan était mauvais : une aile gauche mal appuyée et l'aile droite qui devait faire, porter le coup, telle une faux, était, avec son infanterie lourde et ses chariots... trop lente !

Bref mauvaise concentration, mauvaises dispositions et adversaire pas manchot du tout... le résultat ne se fait pas attendre !

Ludo, pas fou (il n'allait pas essayer de forcer le centre et la droite un peu trop blindées), décida d'utiliser la meilleur mobilité de ses troupes à bon escient. Il concentre deux corps sur le point faible chinois : sa gauche.

Il chasse rapidement les troupes légères et commence, avec un éléphant et des troupes d'élites, à prendre en enfilade la ligne chinoise, trop peu manoeuvrable et engoncée dans son dispositif.

La droite chinoise tente de se rabattre sur le centre birman... opération longue et bien "managée" par Ludo qui met en place une bonne défense.


La gauche chinoise prise en tenaille...







La droite chinoise a dépassé le milieu de la table !
Mais les trebuchets sont inefficaces, Ludo parvenant à rester hors de portée de ces armes redoutables...





L'attaque de l'aile droite chinoise...


Tirs chinois inefficaces, belle manoeuvre de Ludo et dernier tour devastateur (quelques 6 à 1 pour Ludo, lui permettant de volatiliser une unité d'infanterie lourde et une unité d'arbalétriers non entamée en un combat !) accélereront une issue inévitable.

Les éléphants de Ludo ont eu peu de cavalerie à se mettre sous la dent mais ils se sont avérés très efficaces contre l'infanterie. Surtout, Ludo a bien manoeuvré, bien utilisé le terrain et a fait peu de c...
Bref chapeau. Ce soir là il était vraiment le plus fort. De mon côté, loin d'être dégoutté par cette armée chinoise, je vais la peaufiner... Son côté "statique" me gêne beaucoup (des arbalétriers "médiocres" qui ne peuvent tirer si ils bougent !) mais je vais travailler ça pour continuer à la jouer... Parce que la Chine des Song me fascine !

Les chinois Song (suite)

Avant que je ne vous conte la mémorable tôle que s'est prise cette armée Song, hier contre les Birmans de Ludo :-(
Continuons la présentation de cette merveilleuse armée... (à gauche, généraux de la gamme "Ming" Grumpy).

Il existe un merveilleux roman, dont la version française est éditée chez Gallimard (2 volumes de la Pleiade !) que je conseille fortement à tous les "sinisants" : il s'agit de "Au bord de l’eau", écrit à l'époque des Yuan (soit 2 siècles plus tard) par Shui-hu-zhuan raconte l'histoire de 108 brigands dirigés par un certain Song Jiang. Il s'agit d'un "roman historique" selon nos critères d'aujourd'hui, qui nous donne une vision étonnante, et précise, de la Chine à l'époque des Song. Les grands personnages de l'époque y sont présents sachant que la bande de Song Jiang a réellement existée... C'est un roman épique, qui a été compilé à partir de légendes. Mais Shui-hu-zhuan connaissait parfaitement la Chine du début du XIIeme siècle (sachant qu'il l'a écrit fin XIIIe - début XIVe). Il nous abreuve d'une foule de détail sur l'administration, les hommes de lépoque, les armes, les tenues, les combats, les coutumes... et il nous croque des personnages extraordinaires... On y apprend ainsi , par exemple, que les troupes du "grand maréchal" prirent dans les armureries et arsenaux, « 3,000 hauberts de fer, 5,000 harnais et caparaçons du meilleur cuir, 3,000 casques de cuivre et de fer, 2,000 vouges, 1,000 fauchards, un nombre incalculable d’arc et de flèches, plus de 500 mangonneaux et catapultes avec bombettes et ballons… » Bien sûr, le traducteur Jacques Dars a émaillé l'ouvrage de nombres de notes nous détaillant la Chine des Song. Rien que son introduction constitue une excellente synthèse...
Mais revenons à notre armée Song dont voilà quelques nouvelles photos :


L'infanterie Song (ou Ming) vue de près...




Hallebardiers Song et, plus bas, fantassins Tang (Outpost) utilisés comme "fantassins moyens".
















Petite fierté personnelle : des mongols Touller transformés en cavaliers Khitans vêtus "à la mode chinoise".
La superbe cavalerie chinoise fait des émules...
Petites ailettes ajoutées sur le casque, un "sayon" bouffant rajouté sur la cuirasse, armes transformées en vouges, peinture dans les tons rouges...



Malheureusement, les figurines Touller étant un peu petites pour le reste de l'armée (Essex, Outpost et "grands" Touller de la gamme coréenne... je ne les utilise qu'avec mes mongols...











Coréens Touller qui sont en fait, à mon sens, des chinois Song... les vrais. Ils sont équipés pour une campagne dans des contrées au climat rugueux...





Et enfin, une partie de mon artillerie Song. Je vous présenterais plus tard mes trébuchets fabriqués avec des allumettes...

mardi 5 mai 2009

Retour aux fondamentaux...

... et pour moi, les fondamentaux sont, l'histoire.
Voici donc (une partie de) mon armée chinoise Song. Que je jouerais peut-être ce soir contre Ludo (d'autant plus qu'il a peint une bonne partie de l'infanterie...).

René Grousset disait "La dynastie Song est une dynastie selon le cœur du peuple chinois. Non qu'ils aient renouvelé en Asie les conquêtes des Han et des Tang. Tout au contraire, ils ne réussirent pas à chasser les Tartares des portions du territoire national que ceux-ci détenaient encore et dans la seconde moitié de leur règne ils durent abandonner à ces mêmes Tartares toute la Chine du Nord. Mais les lettrés chinois n'ont jamais prisé la gloire des armes à l'égal de la culture ; leur tournure d'esprit classique, sans doute aussi leur jalousie de classe à l'égard de l'élément militaire, les poussaient à dénigrer systématiquement au nom de la philosophie toute politique guerrière, quitte, lorsque leurs théories antimilitaristes avaient provoqué l'invasion, à opposer aux armes victorieuses une protestation impuissante et un patriotisme tardif."


De fait, l'armée Song est une armée méconnue et donc "mal-aimée" dans le jeu de simulation. Ses défaites, notamment toute la perte de la chine du Nord face aux Jurchen qui deviendront les Jin (ou Kin), ont largement pris le pas sur ses succès militaires : ceux de Tchao K'ouang-yin, au début de la dynastie, général qui deviendra le premier empereur Song sous le nom de T'ai-tsong (ou Tai-zu) ou encore ceux du général Yue-Fei contre les Jurchen entre 1126 et 1142. D'ailleurs ce brillant général finira emprisonné, victime de ses succès... si dangereux pour un gouvernement qui a peur des militaires !
Dans le jeu d'histoire, les Song sont donc considérés comme de mauvaises troupes : ils sont "Reg D" pour "la 7" avec possibilité de passer quelques unités en "Reg C". Ils sont irréguliers et les hallebardiers sont inférieurs à DBM (Irr Bd(I) et Irr Bw(O)) même si cette règle reconnait les mérites de Tchao K'ouang-yin en autorisant de passer toutes ses troupes régulières et (O)... Surtout, les sous-généraux sont obligatoirement "alliés" ! DBMM ne change pas ce point de vue mais évolue favorablement sur la classification des troupes... les passant logiquement en Bw(X) (mais toujours irréguliers). Enfin, "L'Art de la Guerre" n'a pas creusé plus loin et reprend le point de vue DBM : fantassins et arbalétiers se retrouvent médiocres (sans pouvoir passer en unité mixte)...
Quel dommage pour une dynastie qui a connu d'excellent généraux, des troupes bien entraînées (au moins pour armées impériales - ou garde impériale - les jin-jun qui ont comptées jusqu'à 826,000 hommes et les 2/3 de l'armée qui comptait alors 1,259,000 hommes !).
Mais cette armée paye la politique de ses gouvernants et surtout ses échecs face aux Hsia et aux Jurchen. Du coup on en oublie ses victoires, et ses belles résistances face au Jurchen. On en oublie que la théorie militaire à cette époque était à un niveau excellent, avec de nombreux analystes qui ont commentés les grands classiques tel Sun-zu. On oublie aussi que ces ennemis qui les ont défaits étaient des ennemis formidables : des armées nomades bien structurées (Khitan, Hsia, Jurchen ou Mongols). Des armées identiques, qu'elles soient turques ou mongoles, ont ainsi obtenues maintes victoires en occident contre d'excellentes armées arabes, franques, byzantines, russes ou, en Asie, indiennes.

Une armée si peu estimée ne peut être bien traitée par les fabricants. Et du coup, impossible de trouver des figurines correctes en 15mm. Seule Essex a développé cette gamme mais... elle n'a rien d'historique ! la cavalerie ne correspond à rien et l'infanterie est approximative... les références de fantassins que vous voyez sur les photos ci-jointes ne sont pas absurdes mais il ne s'agit pas de l'apparence de la majorité des troupes réelles : elles sont plus adaptées pour faire du Ming... Pour la cavalerie, mes quelques cavaliers de la garde sont des mongols modifiés (et j'ai d'ailleurs rajouté sur certains casques des petites ailes, si caractéristiques de la superbe cavalerie Song) et les cavaliers avec chapeau sont des arbalétriers à pied modifiés.. les généraux sont des références Ming de chez Grumpy...
Notre Touller a sorti des références "coréennes" (que l'on troupe aussi chez Essex) qui me paraissent beaucoup plus adaptées. Je ferais des photos de ces troupes dans un post ultérieur... en tous cas elles me conviennent mieux. D'ailleurs mon point de vue c'est quelles représentent des troupes chinoises et non coréennes. Mais les spécialistes ne sont toujours pas d'accord entre eux sur ce point.
L'apparence du fantassin Song a en réalité peu varié depuis l'époque Tang, et les références de cette dynastie de chez Outpost feront l'affaire. La différence majeure entre les dynasties Tang et Song vient du recrutement. Dans le second cas, une grande partie des recrues forment "la lie" de la société. Malgré la tentative de réforme de Wan An-shi (entre 1063 et 1085) qui tenta de revenir à une armée de milices paysannes comme au temps des Tang. Mais visuellement, la différence viendra principalement de la longueur de la tunique, souvent plus courte, donc plus pratique, chez les Song.
Heureusement en 25mm, la superbe gamme "the Assaut Group" nous préserve d'une telle frustration ! même si, de mon point de vue, nombre de références de fantassins conviennent plutôt à l'époque tardive et donc à des armées Ming. Mais la superbe cavalerie chinoise (bien que peu nombreuse à l'époque des Song... surtout des Song du sud) est bien traitée et, comme cette marque a aussi une gamme Tang à son catalogue, il suffit de mélanger des fantassins Tang et Song pour obtenir un bon équilibre !