Printemps 218 (avant JC), laissant la garde de la province espagnole à Hasdrubal, Hannibal franchit l'Ebre avec 90 ooo fantassins, 12 000 cavaliers et 37 éléphants...
Ce 17 mars au soir Salvador, voulant tester des impétueux, me sort son armée ibère. Du coup, je ressors exactement la même armée carthaginoise qu'il y a une semaine... je vais enfin pouvoir tester deux fois de suite la même combinaison !
Le terrain est plutôt dégagé, avec des champs à gauche mais surtout, Salvador a pu en déplacer et le pose en plein milieu...
L'armée Ibère en 3 corps... à gauche (aile droite ibère) des fantassins moyens et LI, au milieu des fantassins lourds plus frondeurs et à droite, un gros corps de cavalerie moyenne et légère...
Et devant vos yeux ébahis, vous ne rêvez pas, l'armée du jeune Hannibal. Son aile droite (à votre gauche donc... vous êtes lourd là ...) de
cavalerie numide et celte...
... son centre de vétérans (bon d'accord, en 218bc ce n'étaient pas encore des vétérans...)...
... et son aile droite de gaulois, ligures et éléphants (yen a 37, vous les avez comptés ?)
Admirez ce champ de bataille ! les photos sont toujours prises avec le petit appareil mais là... j'ai changé la nappe... et tout de suite, le vert, c'est plus lumineux non ?
Ben oui, les Pyrénées c'est plus verdoyant que Palmyre...
Notez aussi les décors (qui brillent, malheureusement) : impression de paysages d'un ancien jeu PC (Close Combat) ...
Et la disposition subtile, voire gracieuse des corps ?
Les ibères, toujours aussi rudes, profitent de votre manque d'attention pour prendre l'initiative. Mais les PC (on ne dit plus les PIPs, il va falloir s'y faire les gars d'DBM !) sont rationnés en Ibérie... Un rideau de cavaliers légers s'avance tout de même crânement.
La cavalerie carthaginoise, peu économe en PC, tente d'encercler ces fougueux barbares...
Prenons quelques tours d'avance sur cette aile... la fière cavalerie ibère, ne s'en laissant pas compter, se jette sur les numides, tout en essayant de retarder l'action des gaulois...
Pendant que les cavaliers gaulois rejettent ce voile protecteur, au centre les lourds vétérans (Lancier lourd élite) progressent en contournant les plantations...
... et en détachant 2 unités de lanciers vers la gauche.
Toute l'aile gauche carthaginoise attaque une translation en commençant par un quart de tour.
Hannibal est reparti dans sa manie des ballets Nijinskiesque... j'ose même pas vous expliquer ce qu'il a en tête... patience, on y reviendra...
... et revenons à l'aile gauche (ben oui, elle se déplace 2 à 3 fois plus vite, elle !).
Et voilà le résultat de la charge de la cavalerie ibère : match nul. 2 ibères et 2 numides manquent à l'appel... mais ces derniers sont mal en point...
En bas, le cavalier léger ibère (qui avait tenté, tout seul, à retenir l'ensemble de la cavalerie gauloise !) a réussi à s'échapper et se retrouve poursuivi par des gros moustachus...
Ne ménageons pas le suspens, ces ibères seront héroïques !
Pendant ce temps, le reste des cavaliers légers ibères pivotent... (le socle de cavalerie lourde est en fait un général ibère).
J'ai honte de vous raconter ce qui se passe au centre et à gauche (vous avez remarqué ?) c'est très très compliqué...
Bon allez, je suis là pour ça...
Les éléphants et les ligures ont terminé leur translation pour ne pas se laisser déborder... sauf que... entrainés par l'action, les gaulois suivent bêtement ... estupido ! ce n'est pas le plan prévu !
Les ordres sont clairs pourtant, on n'a pas fait venir Nijinski de Russie pour rien !
Ce qui était prévu, c'est un intervertissement (relisez bien le terme) entre 2 unités de lanciers lourds italiens et vétérans et 3 unités de gaulois, ces derniers devant ensuite prendre d'assaut les plantations centrales, et les lanciers lourds devant occupés la plaine avec les éléphants !
Qu'à cela ne tienne, les gaulois font demi-tour, c'est pas grave, on a vraiment que ça à foutre...
Et tout ce beau monde se croise bruyamment...
Sous les yeux ébahis des ibères qui n'en profitent pas (ben oui, c'est la crise... le point de commandement, c'est pas donné, c'est plus comme avant !).
Voilà. Enfin, tout le monde est à sa place. On en est bien au tour 3, là...
C'est ça le capitalisme... les carthaginois, yzont pleins de PC et yzen font un gâchi pas croyab' et les pauvres ibères, bien plus touchés que nous par la crise, yzon plu qu'à bouffer ce qu'ils trouvent dans les plantations...
Et heureusement qu'ils ont le ventre plein. Parce que, alors que les vétérans progressent tranquillement vers leur cible (fantassins lourds impétueux et cavaliers moyens)... y sont pas arrivés eux non plus...
... le gaulois discipliné (fantassin moyen impact), chasse le rideau de frondeurs et s'en va expliquer au fantassin lourd ibère qu'il n'a rien à faire dans une plantation...
A droite, c'est le souk complet mais l'ibère, astucieusement, force Hannibal à détacher des unités (précieuses) de cavalerie moyenne et lourde pour éviter la prise du camp. Oui l'ibère est rude, mais il est habile aussi...
Résultat : les vétérans qui finissent par arriver au contact, soutenus par de la cavalerie, se retrouvent débordés par la cavalerie moyenne ibère.
Ben oui. Petit détail que j'ai oublié de vous dire... et qui a son importance... le carthaginois peut encaisser 21 pertes contre... 30 ou 31 à l'ibère !
L'ibère, c'est pas cher mais c'est nombreux...
... et c'est du costaud ! parce que l'infanterie lourde va résister face aux vétérans d'Hannibal...
A gauche, c'est le statu-quo... après tous ces tours de spectacle, tout le monde s'observe sans bouger... l'infanterie lourde carthaginoise intimidée par la belle plantation (où il n'y a plus rien a bouffer) et l'ibère qui sifflote l'air de rien devant des bestioles qu'il n'a encore jamais vu... même pas au ciné...
Et avec tout ça, j'ai oublié de vous parler du centre !
Les gaulois ayant ventilé les frondeurs font du dégât parmi les lourds ibères alors que, en terrain découvert, les deux phalanges se neutralisent.
(ps : oubliez les éléphants, Salvador m'a juste rappelé de faire ces deux dernières photos alors que je commençais à ranger...).
Il est tard (2 heures) et on arrête la partie. Faisons les comptes. 30 pertes pour l'Ibère, à une de la démo et 18 pertes pour le carthaginois, à 3 de la démo (21).
On tranche par un match nul, même avec 2 pertes d'écart, la victoire est à portée de l'un ou de l'autre des adversaires.
Encore une belle partie.
L'ibère a souffert de son manque de PC mais aussi et surtout d'avoir exposé ses nombreux LI. Près de la moitié de ses pertes devaient être du LI. Il aurait peut-être dû les retirer du front avant le choc. Pour le reste, j'en ai encore fait de belles... mais les manœuvres sont tellement agréables à AdG que j'en abuse un peu trop !!!