vendredi 16 novembre 2012

Où donner de la tête ?



Avec la sortie de "l'Ombre du Corbeau" pour Saga, où donner de la tête ?


Trois des quatre nouvelles factions présentées sont celles que j'espérais - et avais prévu - (Francs, Irlandais et Hiberno-norses) et la quatrième, le Strathclyde, la faction que je n'osais espérer mais que j'appelais de tous mes voeux... Et comme si cela ne suffisait pas, le dernier Vae Victis nous gratifie d'une cinquième faction : les Byzantins ! Alors qu'il se trouve que j'ai un début d'armée byzantine qui demanderait un rajeunissement de peinture.
Bref, où donner de la tête ? Les cinq factions sont toutes bien pensées à tel point que je voudrais toutes les essayer... Pour les Byzantins de VV, les concepteurs ont su magistralement simuler les tactiques interarmes (lanciers-archers). Pour les Irlandais, j'apprécie le mix héros qui combattent en mêlée et tireurs habitués aux escarmouches. Pour les Hiberno-Norses, le concept de défi paraît très intéressant. Les Francs proposent pour leur part trois sous-listes (Mérovingiens, Carolingiens et Capétiens)  avec une approche très particulière, tactique, basée sur une "réserve de bataille".
Enfin, il y a les Bretons du Strathclyde. Que dire de ce royaume gallois du Nord ? Quelques mots, pour commencer, sur la faction : il s'agit de Bretons combattant essentiellement à cheval. Ces cavaliers ont une tactique plutôt agressive mais surtout, ils peuvent surgir de n'importe où, notamment d'une position hors table... bref, ils virevoltent, surgissent là où on ne les attend pas et fondent sur leur proie...
Voilà pour l'aspect ludique.
Maintenant l'aspect historique...
Ceux qui ont lu le "Silmarillon" de Tolkien se souviennent sans doute du chapitre consacré à la "chute de Gondolin". En bon philologue, J.R.R Tolkien s'est inspiré, pour le nom et la fin de ce royaume, de l'histoire d'un petit royaume du nord appelé Goddodin. Goddodin n'est pas le Strathclyde, qui a survécu jusqu'au XIe siècle, mais un petit royaume indépendant et limitrophe, sorte d'état tampon, aux VIe et VIIe siècles, entre ce royaume et les Angles installés dans la région qui deviendra plus tard la Northumbrie. Vers 600, 363 chefs bretons de Goddodin se réunirent pour assiéger la forteresse angle de  Catraeth. Seul quatre hommes revinrent de ce terrible combat, dont le barde Aneirin qui racontera les faits dans un superbe chant, "Y Goddodin". Il s'agit probablement là du plus ancien texte gallois connu et c'est superbe !
99 couplets chantent ces 300 héros qui trouvèrent la mort sous les murs de Cathraeth. En voilà quelques-uns, traduits par mes soins... 

1- Le courage de l’homme, les années de la jeunesse, le courage au combat :
La crinière souple et épaisse des étalons sous les cuisses dénudées des braves,
Un bouclier large et léger sur la croupe d’un coursier élancé,
Les lames bleutées scintillantes, les vêtements bordés d’or.
Jamais il n’y aura d’amertume entre nous :
Je chanterais plutôt tes louanges.
Le champ gorgé de sang avant les noces,
La nourriture des corbeaux avant l’enterrement.
C’est un vieux camarade, Owain ; ignoble est sa couverture de corbeaux.
Cette terre m’est atroce, où le fils unique de Marro fut tué.

6- Les hommes vinrent à Gododdin, rieurs, féroces au combat, chaque lame en ligne ;
Durant une brève année ils furent au calme, dans la paix.
Le fils de Bogdad pris sa revanche de sa main.
Bien qu’ils furent à l’église en pénitence, les anciens et les jeunes, les nobles et les humbles,
En vérité, la mort ils affrontèrent.

13- Un homme vint à Catraeth au matin ; il engloutit une soupe d’hydromel à minuit.
Un désastre, les lamentation des camarades, voilà ce que fut cette campagne, tueur au sang chaud.
Ils marchèrent sur Catraeth ; aucun héros dont le coeur visait si haut lors d’une fête ; aucun homme de tel parts
Ne vint du fort d’Eidin : il mit l’ennemi en fuite, Tudfwlch Hit, hors de sa maison et de sa patrie.
Il tua des Saxons pendant au moins une semaine.
Longtemps son courage sera chéri, et dans l’esprit de ses nobles camarades.
Lorsque Tudfwlch était là, la force de son peuple, les rangs de lanciers furent massacrés, le fils de Cilydd.

18- Ils vénèrent le droit : trois lances ensanglantées cinquante, cinq cents.
Trois chiens, trois cent : trois étalons de guerre de la dorée Eidin,
Trois bandes guerrières en cotte de maille, trois rois aux torques d’or.
Trois étalons sauvages, trois pairs dans la bataille,
Trois sautant comme un seul, ils écrasaient fièrement l’ennemi,
Trois au plus dur du combat, trois lions taillant l’ennemi,
D’or au combat, trois monarques des hommes
Venus de Bretagne, Cynri et Cynon, Cynrein d'Aeron.
Les rusés hommes du clan de Deifr ont exigé :
Les Bretons ont-ils un homme meilleur que Cynon, serpent piquant son ennemi ?


Pour terminer (et vous faire encore plus envie) voici un lien vers un groupe d'Anglais ayant rejoué la chute de Goddodin pour Wargames Illustrated... C'est tout simplement superbe !

6 commentaires:

  1. Bon, du coup tu fais les 5 factions ? ;o)
    Si ça peut t'aider à choisir, Figouze risque de faire les irlandais et je me laisserais bien tenter par les francs et les hiberno-norses....ça t'en laisse plus que deux.

    Magnifique chant. Etant à fond dans la lecture d'AGE OF ARTHUR en ce moment, je ne peux qu'apprécier :o)

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  2. Bon je ne résisterais pas au Strathclyde, ni aux Carolingiens que j'ai commencé, plus les Byzantins et les Hiberno_norses que j'ai commencé... trop de choses en fait ! Mais cela va me permettre de prioriser. Enfin, j'espère... En plus des Turcs que j'ai commencé à commander, des médiévaux en cours et des 15mm...
    Au fait, rejette un coup d'oeil au post, j'ai ajouté un lien intéressant !

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  3. Effectivement tout cela a l'air fort tentant ! Je vais néanmoins tenter de rester de marbre face à ces nouvelles tentations... J'ai décidé (un voeu pieu ?) de ne plus faire d'achat tant que ma montagne de plomb n'aura pas sensiblement fondu (sauf peut être du 10mm guerre de 70...).
    Pour Saga, j'en suis à 5 points normands et le 6ème est sur les rangs...

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  4. Tu as raison Philippe, un peu de méthode !

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  5. La méthode, c'est mal.
    Faisons vivre les fabricants de figurines. Que fume la carte bleue :o)

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  6. Et que fondent les poils des pinceaux...

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